Scandales: comment la minorité fait perdre 33625 milliards au Togo chaque année

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Tout comme plusieurs pays africains, le Togo est considérablement impacté par les flux financiers illicites. Une situation qui, selon plusieurs observateurs, serait favorisé par le sentiment d’impunité qui règne dans le pays. Dans une enquête publiée en mai 2018 dans son numéro 704, le journal L’Alternative explique comment l’inaction des premiers responsables du pays face aux nombreux scandales financiers a pu contribuer à mettre l’économie togolaise à terre. Extrait…

« Lorsque le plus petit nombre accapare les ressources au détriment du plus grand nombre, alors s’instaure un déséquilibre nuisible qui menace jusqu’en ses tréfonds la démocratie et le progrès », cet extrait du discours de Faure Gnassingbé datant du 26 avril 2012 restera l’une de ses citations les plus reprises dans l’opinion. Cette portion de phrase est perçue comme un aveu du premier magistrat du pays face au pillage des ressources publiques pays par une « minorité ».
Sous Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 13 ans, après 38 ans de son père, plusieurs scandales économiques engageant plusieurs milliards de francs CFA ont éclaté, impliquant plusieurs de ses proches collaborateurs. Mais jamais, ces derniers n’ont été tenus à rendre compte. A la rigueur, quelques-uns se voient changer de postes. Sans aucune sanction, ni administrative ni pénale.
« Saignée Financière : Flux financiers illicites en provenance de l’Afrique », c’est le titre d’une tribune de l’économiste togolais Yves Ékoué Amaïzo publiée en mars 2017 sur la question des flux financiers illicites en Afrique et particulièrement au Togo. Le Directeur d’ « Afrocentricity Think Tank » fait une description sans complaisance de la situation des flux financiers illicites au Togo.

« Par sa politique ultralibérale et d’impunités offertes aux principaux fraudeurs et escrocs de tous genres dès lors que le régime y trouve un intérêt direct ou indirect, ce petit pays (Ndrl : Togo) arrive à générer en moyenne annuellement 59,51 milliards de $EU, à conserver en moyenne plus ou moins 2,7 milliards de $EU pour la gestion officielle (ou la mauvaise gestion, c’est selon) de l’Etat et moins du pays. Alors, il ne s’agit plus d’affirmer que les 56,81 milliards de $EU de flux financiers illicites annuels quittant le Togo sont des manque-à-gagner pour le développement du pays et le mieux-être de sa population », analyse-t-il avant d’asséner un : « Non, il s’agit d’un véritable hold-up financier ».

Togoweb

Source : Togoweb.net