Le Togo fait une nouvelle expérience de la mécanisation agricole à travers 150 tracteurs déployés à l’échelle nationale par la société KFB-Group, spécialisée dans l’importation et la commercialisation de matériels agricoles.
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L’initiative soutenue par le gouvernement a connu un satisfaisant mais très vite, certains prestataires de services agricoles pointent des défaillances sur les tracteurs acquis auprès de KFB-Group, via un crédit de plus de 22 millions remboursable sur 3 ans.
“Le système de relevage. J’ai un tracteur MS360 avec une capacité de houe de labours de 80 chevaux contre 45 chevaux pour la capacité du moteur.
Il y a une inadéquation entre la capacité du tracteur et les accessoires proposés. Ensuite, l’alliage. Le travail se fait en brousse et les tracteurs sont supposés par moment cogner des arbustes mais l’alliage du tracteur n’arrive pas à tenir avec la réalité du terrain. À chaque fissure, impossible de souder, il faut carrément remplacer le matériel”, déplore Yawo TEKPA, directeur de la société G2B (Général Business and Building).
D’autres ciblent le service après-vente pas très proactif, un manquement qui leur a fait perdre déjà plusieurs marchés de labours.
“Les semoirs des tracteurs ne sont pas très adaptés à nos sols. L’un des vrais problèmes de la mécanisation, c’est la main d’œuvre pour les opérations de semis. Nous avons perdu la majorité des partenaires qui attendaient cette opération. Si on avait eu le matériel à temps, on aurait pu détecter ces pannes et les corriger avant le début de la campagne”, relève Nixon Nandje, directeur de la société d’expertise agroindustrielle et d’aménagement paysager (SE2AP).
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D’autres vont encore plus loin, plaider pour un report d’échéance des paiements au regard des problèmes qu’ils font face chaque jour à travers cette première expérience.
Responsabilité partagée Kader Bouraïma, directeur de Knowledge Farming Business (KFB Group) a reconnu la part de responsabilité de sa société sur certains manquements mais rappelle aux prestataires, le meilleur usage qui devrait être fait de ces tracteurs.
“Il faut reconnaitre qu’il y a eu des imperfections mais nous faisons de notre mieux pour répondre. Nous sommes à notre première année et les choses rentreront dans l’ordre au fur et à mesure”, assure-t-il à agridigitale.net.
Il explique qu’une formation était nécessaire pour former les utilisateurs sur le meilleur usage de ces équipements agricoles, rassemblés et montés au Togo.
“La campagne agricole étant déjà avancée, le temps a fait défaut pour former les bénéficiaires à leur utilisation mais aujourd’hui, par rapport au retour, nous essayons de nous rattraper à travers des formations accélérées”, souligne –t-il.
Il note cependant que “la majeure partie des bénéficiaires, n’étant pas tractoristes, ils embauchent des gens qui le font pour eux alors qu’en réalité, déplacer un tracteur et savoir le piloter sont deux choses bien différentes”.
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Sur les services après-vente, M. Bouraïma se dit conscient de l’impatience des prestataires qui veulent tous être satisfaits au même moment et promet que diligence sera faite, pour qu’à l’avenir, avec l’impact des formations, le problème sera définitivement réglé à la base.
En gros, il invite les prestataires à suivre les prescriptions des machines pour éviter la surcharge ou la surexploitation qui expliquerait les pannes constatées. “Techniquement, la MS360 – 60 chevaux- fait au maximum 4 hectares par jour en l’espace de 8 heures. Malheureusement, nous avons des gens qui font 6 à 7ha par jour et dans des champs pas du tout préparés. Aussi, il y a une vitesse de labours qu’il faut impérativement respecter. Les gens mettent ces tracteurs de 60 chevaux dans les champs et veulent faire plus de 3 à 4 hectares par jour. C’est aller au-delà de la capacité de la machine”, déplore le patron de KFB Group.
Tous les acteurs comprennent finalement la nécessité de la formation, un défi que la société compte relever à travers cette première année de mécanisation agricole riche en enseignements.
Dounia N 671
Source : Togoweb.net