Santé d’Ali Bongo: le fake news du siècle de la présidence Gabonaise

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Quelle mouche a donc piqué le Directeur du Cabinet civil de la présidence gabonaise, Brice Laccruche Alihanga, pour qu’il se mette en tête d’en rajouter à la controverse. En se servant d’un fake news pour rassurer les Gabonais sur l’évolution positive de la santé de son patron, alors que les Gabonais sont censés attendre de lui la bonne et la vraie information ? Cette question est sur toutes les lèvres, et pas seulement au Gabon. Il n’en est pas jusqu’aux partisans du président malade qui ne soient profondément écœurés par cet excès de zèle qui fait apparaitre monsieur Alihanga Brice Laccruche aux yeux de beaucoup comme une… cruche !

Dimanche, alors que personne ne l’avait sonné, cette grande figure de la nomenklatura gabonaise a cru devoir en rajouter au concert d’assurances sur le bon état – toujours en progression constante – de santé du président Bongo. Pour ce faire, il sest volontairement pris les pieds dans la fabrication d’une fausse information publié sur Facebook, qui a impressionné jusqu’aux spécialistes chevronnés en matière de fake news : « première réunion de travail entre Ali Bongo et son cabinet ».

Il aurait pu s’arrêter là, pour laisser les Gabonais continuer de supputer sur l’éventualité d’un décès gardé secret du président, ou la possibilité qu’il soit encore en vie, comme le laissent entendre certaines sources plus ou moins officieuses, à l’instar de la première dame, Sylvia Bongo, ou de la diplomatie marocaine venue récemment à la rescousse de celle-ci, qui ont affirmé que la victime de « fatigue légère », puis de « fatigue sévère », et enfin de’AVC, était en convalescence dans un hôpital (militaire) à Rabat au Maroc. Mais il lui a été difficile de résister à l’envie de l’excès qui, comme le disait de Tocqueville, rend dérisoire tout ce qui s’y appuie. Il a fallu qu’il illustre son « information » par une image d’une imaginaire séance de travail entre Ali Bongo et ses collaborateurs de la présidence.

C’est de là en fait qu’est venu le malheur de son entreprise : « une photo d’archives prise à Libreville en juin 2018 », ont affirmé les connaisseurs, « une vielle photo », en tout cas datant d’avant son séjours médical en cours à Rabat, ont signalé des observateurs ordinaires qui n’ont pas laissé l’image surprendre leur perspicacité

Du coup, les Gabonais sont beaucoup plus inquiets depuis 24 heures sur l’état de santé du chef de l’Etat dont les collaborateurs les plus proches ne parviennent à produire ni le moindre son de voix, ni la moindre image récente, alors qu’ils en ont la possibilité et en ressentent la nécessité, ne serait-ce que pour couper l’herbe sous les pieds des alarmistes aussi bien du sérail que de l’opposition et de la société civile.

Tout une action de comm’ on ne peut plus contreproductive, pour rassurer sur la bonne santé d’un président qui, pour ceux qui le connaissent toujours aussi excentrique qu’à l’époque (du vivant de son défunt président de père et prédécesseur) où il n’était qu’un golden boy de fils à papa, n’aurait pas hésité à prendre –au moins brièvement- la parole, pour en boucher un coin à ses contempteurs, et rassurer du même coup ceux qui sont éplorés depuis son hospitalisation le 24 octobre par les nouvelles atterrantes sur sa mort.

A moins que cela participe d’une autre action, plus machiavélique, dont de nombreux Gabonais disent en avoir décelé le dessein chez les pontes du régime : continuer de garder secrète, soit la mort du président, soit son empêchement définitif –pour cause de maladie incapacitante- de gouverner, le temps qu’il faudra pour lui préparer un remplaçant. Ce qui justifierait cette sortie d’une activiste pourtant réputée proche du président malade :

Une chose est certain, l’action du DCC de monsieur Bongo a donné un coup de fouet aux espérances de l’opposition pro-Jean Ping de se voir restituer très prochainement sa victoire volée en 2016 par le clan du patient de Rabat :

Toutes choses qui font que se ravisant sur le tard que les jambes du mensonge seront toujours aussi courtes qu’elles rallongeront son chemin, monsieur Laccruche Alihanga a supprimé le post sur les réseaux. Mais la feinte de la crainte de la huée populaire n’est pas un début de sagesse, loin s’en faut ! Juste un acte de petit malin pris à son propre piège.

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Source : www.cameroonweb.com