Depuis la rocambolesque arrestation aux allures d’un kidnapping de notre compatriote de la diaspora suisse et membre influent de la DMK (Dynamyque Monseigneur Kpodzro) Jean-Paul Oumolou le 04 novembre 2021, beaucoup de Togolais, aussi bien au pays que dans la diaspora se sont exprimés dans la presse comme à travers les réseaux sociaux pour dénoncer un acharnement du régime de dictature contre tous ceux qui pensent autrement et demander sa libération. Dès son arrestation il fut incarcéré et détenu dans ce lieu peu conventionnel dénommé SCRIC (Service Central de Recherches et d’Investigations Criminelles). Et nous apprenions que 4 (quatre) chefs d’accusation auraient été retenus contre Jean-Paul, à savoir:
1- Appel au peuple et à l’armée à l’insurrection
2- Diffusion de fausses nouvelles
3- Apologie du crime
4-Outrage à l’autorité publique
D’après une pubication du quotidien « Liberté » Nr. 3509 du 15 novembre 2021 des doutes seraient permis quant aux informations officielles selon lesquelles l’opposant serait enlevé à Lomé chez une connaissance féminine. Selon l’article, son kidnapping aurait eu lieu à Aflao au Ghana. Des délateurs l’y auraient répéré avant de le signaler à ceux qui l’ont ensuite sauvagement ceuilli comme un vulgaire bandit. Donc les informations d’après lesquelles Jean-Paul Oumolou aurait été kidnappé chez sa copine à Lomé seraient de nature à porter atteinte à son image, lui qui est légalement marié et vivait avec sa famille en Suisse. Et des images de Jean-Paul Oumolou le montrant avec un oeil boursouflé qui avaient circulé sur les réseaux sociaux ne pouvaient pas laisser conclure à cent pour cent(100%) qu’il s’agissait d’une blessure survenue pendant son brutal enlèvement, ou suite à des séances de torture, comme les méthodes musclées de travail au SCRIC nous en avaient habitués.
En dehors de ces bribes d’informations parvenues au grand public au lendemain de l’arrestation musclée de Jean-Paul Oumolou, il n’y avait plus eu grand’chose à se mettre sous la dent concernant les conditions de sa détention, son état de santé et concernant l’évolution de la procédure relative à son dossier. Surtout des rebondissements comme l’arrestation des journalistes Ferdinand Ayité, Joël Egah, de Fo Katakou (libéré entre-temps et placé sous contrôle judiciaire) et de Isidore Kouwonou, également placé sous contrôle judiciaire, sont venus enrichir l’actualité de telle sorte que la détention de notre compatriote Oumolou semble ête réléguée au second plan. C’est pourquoi, pour que le silence et surtout l’oubli ne puissent pas prendre racines autour de ce drame politique que constitue le cas Jean-Paul Oumolou, nous avons approché sa famille et des associations de défense des droits de l’homme pour en savoir plus.
Selon des sources dignes de foi, les conditions de détention de l’opposant Jean-Paul Oumolou ne diffèrent pas de celles de ces dizaines de prisonniers politiques incarcérés depuis plusieurs années dans l’ancienne gendarmerie face à la BTCI à Lomé: elles sont exécrables et inhumaines. Le prisonnier politique vivrait dans une cellule exiguë avec d’autres détenus au SCRIC et aurait beaucoup dépéri à cause de son état de santé défaillant. Jean-Paul aurait été fraîchement opéré en Suisse et aurait besoin de beaucoup de soins et ce, de façon régulière pour que sa santé soit au point. Les conditions de détention, le manque de produits adéquats ont tellement affecté son moral et surtout sa santé qu’il serait aujourd’hui mal en point physiquement parlant. En quelques mots, Jean-Paul Oumolou est malade. Le premier responsable de l’ASVITTO (Association des Victimes de la Torture au Togo) s’est engagé depuis plusieurs semaines pour un assouplissement des conditions de détention afin que le prisonnier malade puisse bénéficier des soins appropriés. À cet effet l’ASVITTO aurait pris langue avec son médécin traitant en Suisse et obtenu de ce dernier des documents attestant de la santé fragile de l’activiste, et de la nécessité de le suivre de près.
Jean-Paul Oumolou reçoit certes des repas de sa famille, mais les conditions de plus en plus difficiles de détention et le fait qu’il soit malade ont eu pour conséquences la perte de moral et d’appétit; donc il s’alimente de moins en moins. Parmi les associations de la société civile et de défense des droits de l’homme qui s’intéressent à la situation des prisonniers politiques en général et de Jean-Paul Oumolou, il y a, entre autres, le REJADD (Réseau des Jeunes Africains pour la Démocratie et le Développement) et l’ASVITTO comme nous l’avons mentionné plus haut. Le combat de l’ASVITTO consiste aujourd’hui à faire transférer l’opposant-prisonnier à la prison civile de Lomé qui, certes n’est pas un hôtel « cinq étoiles », mais beaucoup mieux que le SCRIC où les geôliers ne sont que des militaires; et où la visite des responsables d’associations au prisonnier n’est pas toujours facile. Rappelons qu’il existe beaucoup d’autres associations de défense des droits de l’homme qui se battent pour la libération de tous les prisonniers politiques dont Jean-Paul Oumolou, que nous n’avons pas pu contacter.
Il existe également des groupes de soutien à Jean-Paul Oumolou dans la diaspora qui sont à l’origine des vidéos circulant sur les réseaux sociaux, condamnant sa détention et appelant à sa libération. Des points de presse sont régulièrement organisés dans presque tous les pays de la diaspora européenne pour informer l’opinion sur la situation des droits de l’homme au Togo de façon générale, et pour appeler à la libération des prisonniers politiques dont notre compatriote de la diaspora suisse. Des amis, soutiens et autres bonnes volontés en faveur de Jean-Paul Oumolou organisent au moins une fois par semaine une conférence téléphonique pour faire le point sur la situation des prisonniers politiques dans notre pays, sur l’évolution de la situation concernant sa détention au SCRIC, et sur les voies et moyens pour lui venir en aide.
Comme nous l’avons décrit dans le texte, les conditions de détention de notre compatriote Jean-Paul sont celles qui ont malheureusement cours dans les centres de détention surtout pour prisonniers politiques au Togo: déshumanisantes. Sa santé défaillante est une raison suffisante pour qu’il soit libéré, avec tous les autres prisonniers politiques, pour aller se faire soigner.
Samari Tchadjobo
Allemagne
Source : 27Avril.com