Ricardo Agouzou, président préfectoral du Parti National Panafricain (PNP) dans la région de la Kara vient de rendre son tablier. Le jeune activiste très connu dans les milieux associatifs et politiques dans le pays quitte définitivement le parti de Tikpi Atchadam.
« J’ai le profond regret de vous notifier, par la présente, ma démission du PNP à compter de ce jour (24 janvier 2019, ndlr). J’ai été confronté à la prise de cette décision extrêmement douloureuse à plusieurs reprises au cours de ces trois derniers mois pour motif connu par tous, mais la volonté de poursuivre la lutte avec vous dans ces périodes difficiles et décisives pour la libération de notre pays l’a toujours emportée. Malheureusement, je n’ai plus aujourd’hui le courage et la foi nécessaire pour garder le cap », lit-on dans sa lettre de démission adressée le 24 janvier dernier au président national du parti PNP.
Selon le responsable du Mouvement « Flambeau du peuple », c’est depuis octobre 2018 (plus de 3 mois déjà) qu’il est « victime des humiliations, des diffamations et des coups montés » de la part des proches collaborateurs de Tikpi Atchadam et des personnalités religieuses du parti.
Et le hic, c’est que durant tout ce temps, le président du PNP n’a jamais daigné bouger le petit doigt pour situer les responsabilités. Toutes les lettres que le jeune Ricardo Agouzou lui avait envoyées pour lui notifier ces faits d’humiliations et de diffamations contre sa personne ont été sans suite.
« Vous êtes entouré par des calomniateurs, des jaloux et des destructeurs de la jeunesse qui sont prêts à tout. Monsieur le Président, la construction d’une Nation démocratique passe par le respect des textes, de la dignité et des droits des militants, puis l’acceptation du débat contradictoire. Ces principes s’imposent à tout leader d’un parti politique à la conquête du pouvoir. Et quand tout ceci manque à un parti, cela m’oblige à me retirer avant qu’il ne soit tard. Ma vision des choses, mon expérience et ma conception de la vie politique de notre pays ne me permettent pas de devenir un simple interprète d’un leader politique qui me refuse la parole et qui prétend m’imposer ou choisir les groupes WhatsApp auxquels je dois appartenir, sans jamais prendre en compte mon opinion », poursuit la missive.
Pour Agouzou, l’un des leaders du Front Citoyen Togo Debout, son combat ne se résume pas à la chute du régime dictatorial, mais à contribuer à l’installation d’un régime démocratique basé sur le respect des droits humains et dépourvu des injustices et de l’arbitraire.
L’ex-président fédéral du PNP se dit être « trahi, humilié, vilipendé et combattu » dans son propre camp. Par conséquent, il considère tout ce qui arrive « comme un plan de Dieu » et sa démission est plus que « nécessaire ».
Notons que Ricardo Agouzou, 30 ans, a connu une vie difficile dans sa Kozah natale. Pour ses convictions politiques, il a risqué sa vie. Il a été plusieurs fois passé à tabac et échappé à plusieurs reprises à des enlèvements.
Il était un poids lourd du PNP dans la région de la Kara. Sa démission à la veille de la présidentielle du 2020 de la tête du bureau fédéral de la Kozah ne sera pas sans conséquence.
Godfrey Akpa
Source : www.icilome.com