Réformes constitutionnelles : Une « horreur politique », selon Godwin Tété

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Réformes constitutionnelles : Une

Les députés ont servi leurs réformes constitutionnelles au peuple togolais le 8 mai dernier. Une déception à tous les niveau, vu le contenu des nouvelles dispositions constitutionnelles. Pour Godwin Tété, historien et écrivain, c’est une « horreur politique ». Lire son analyse !

QUELLE NOUVELLE HORREUR POLITIQUE ?!
Par Godwin Tété

« Le pouvoir corrompt, et le pouvoir absolu corrompt absolument »
Dicton britannique.

Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le Droit international a évolué jusqu’à instituer des Cours et des Tribunaux Spéciaux ou Internationaux de Justice. Et ce, en vue d’éviter, à jamais (!), la répétition de terribles crimes contre l’Humanité.

C’est ainsi que, par exemple, un Hissen Habré a été jugé et condamné au Sénégal… par un tribunal spécial.

Mais voici que l’évidemment illégitime (!!!), la soi-disant « Assemblée nationale » mise en place le 20 décembre 2018, par le régime éyadémao-gnassingbéen, vote, pour la Terre de nos Aïeux, une nouvelle Loi fondamentale qui stipule, en son article 75, ce qui suit : « Les anciens Présidents de la République sont, de plein droit, membres à vie du Sénat. Ils ne peuvent être ni poursuivis, ni arrêtés, ni détenus, ni jugés pour les actes posés pendant leurs mandats présidentiels. Ils prennent immédiatement rang et préséance après le Président de la République en exercice dans l’ordre inverse de l’ancienneté du dernier mandat, du plus récent au plus ancien. Une loi organique détermine le statut des anciens Présidents de la République, notamment en ce qui concerne leur rémunération et leur sécurité » [Cf. journal togolais Liberté, N°2918 du 10 mai 2019, p.6].

Une telle disposition m’apparaît comme un encouragement aux Chefs d’Etat à se permettre, pendant qu’ils sont aux affaires, tous les crimes imaginables, puis à passer, pénardement (!!!), le reste de leur existence au sein d’un hypothétique « Sénat »…

Cela frise (!), cela s’apparente fort (!!!) à un véritable crime contre l’humanité. Oui ! De même que le Togo aura été l’initiateur de l’assassinat (le 13 janvier 1963) d’un Chef d’État africain démocratiquement élu, de même nous risquons de livrer, à la face du monde, un redoutable (!) précédent si, jamais (!!!) nous acceptons cet article 75 en question.

Au demeurant, j’ai le sentiment que ceux qui nous proposent cette clause méritent d’être jugés (!) pour crime contre le Peuple togolais. En effet, ladite clause s’avère, en elle-même, un crime (!) contre l’Humanité.

À bon entendeur, salut !!!
Lomé, le 12 mai 2019
Godwin Tété

Source : www.icilome.com