‘Revenge porn’: un millier d’internautes risquent la prison au Danemark

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Le fait de diffuser des images pornographiques ou érotiques d’une personne, sans son consentement, est une pratique lourde de conséquences pour la personne dont l’intimité se retrouve tout à coup dévoilée. Il s’agit à 90 % de femmes et l’impact psychologique est tel que certaines victimes en sont même venues à se suicider.

Au Danemark a lieu en ce moment la plus grosse affaire de « revenge porn » jamais connue dans le pays. Et depuis quelques mois, le pays est bien fermement décidé à condamner ce fléau d’Internet.

Selon la police nationale, deux vidéos et une photo montrant une jeune fille de 15 ans dans une situation explicitement sexuelle ont été postées sur Facebook Messenger, la plateforme de discussion privée de Facebook. L’une des vidéos a ensuite été partagée des centaines de fois sur Facebook. Aujourd’hui, un total de 1 004 jeunes internautes (dont 800 garçons) sont accusés d’avoir relayé la séquence, selon Bloomberg.

Pour éviter ce genre de dérives, Facebook a déployé des moyens de contrôler les contenus qui transitent par sa plateforme tandis que les législations nationales évoluent pour se mettre au diapason (en France, la loi Numérique du 7 octobre 2016 sanctionne également le revenge porn).

Diffusion illégale de pédopornographie ?

L’âge du consentement au Danemark est de 15 ans, mais la police danoise a déclaré que le partage de ces contenus pourrait être considéré comme une diffusion illégale de pédopornographie. « C’est une affaire complexe qui a nécessité beaucoup de temps d’enquête, notamment en raison du grand nombre de personnes inculpées. Nous avons pris le cas très au sérieux car cela a des implications majeures pour les personnes visibles dans ce type d’enregistrement. Tout ceci doit cesser », a déclaré l’inspecteur de police Lau Thygesen de la police de North Zealand, dans un communiqué de presse.

Facebook aurait reçu des rapports indiquant que le contenu avait été partagé et notifié aux autorités américaines. Ensuite, l’information a été envoyée par l’intermédiaire de l’Agence européenne pour la coopération policière (Europol) à la police danoise, qui a ouvert sa propre enquête.

Au Danemark, ce cas survient dans un contexte fortement punitif à l’égard de la vengeance pornographique. En février 2017, le gouvernement danois annonçait une série de mesures visant à freiner le partage en ligne de contenus érotiques sans consentement. Ne pas respecter cela peut désormais envoyer un internaute en prison pendant deux ans.

Source : www.cameroonweb.com