Ancien ministre de l’environnement, aujourd’hui député au Parlement, André Johnson, a été cité en novembre 2018 sur une radio privée de la place concernant sa gestion d’une grosse enveloppe financière au moment où il était au gouvernement. Aujourd’hui, avec les scandales à répétition soulevés par la presse dans les sociétés d’Etat, il est de bon ton qu’on puisse revenir sur la déclaration choc de l’économiste Thomas Koumou. Peut-être qu’il y a anguille sous roche.
Depuis l’incarcération d’une partie de l’ancienne équipe dirigeante de la Nouvelle société cotonnière du Togo (NSCT) soupçonnée de malversations financières après l’audit de la société, depuis l’affaire des 25 milliards FCFA destinés à la rénovation de la route Lomé-Vogan-Anfoin, depuis la disparition des 600 millions FCFA de la CAN 2017, depuis donc tant d’affaires observées sous la loupe de crimes économiques, le Togo s’est identifié comme un État où les scandales financiers sont légion.
D’ailleurs, depuis quelques semaines, l’on se croirait à la saison de dénonciation des crimes économiques par la presse togolaise qui cite plusieurs sociétés d’État. L’occasion s’y prête, en effet, pour revenir sur une déclaration choc de Thomas Dodji Nettey Koumou, économiste et président de l’Association Veille Economique qui, en novembre 2018, sur une radio privée, était dans une sorte de réserve relative à la gestion des frics au ministère de l’environnement.
Il déclare : « Ceux qui se disent être à la fois au gouvernement et dans l’opposition ont géré un projet de 16 milliards F CFA. Le moment venu, ils nous expliqueront comment ils l’ont géré. Il s’agit de l’actuel ministre de l’environnement (André Johnson, ndlr) », rapporte notre confrère Telegramme228.com dans sa production du jeudi 08 novembre 2018. Ce site togolais d’information renseigne aussi que le responsable de Veille Economique est sûr de ce que, si le Chef de l’Etat se décidait d’arrêter tous les pilleurs de la République, son parti se viderait en un clin d’œil de ses substances. « Si Faure décide d’emprisonner les pilleurs de fonds publics, il n’y aura plus aucun militant à la prochaine réunion de UNIR… ».
Cette déclaration de l’économiste Thomas Koumou en pleine crise sociopolitique engendrée par les évènements du 19 août 2017, n’a peut-être pas attiré l’attention des uns et des autres et aujourd’hui, il est d’une nécessité absolue qu’on puisse en savoir davantage sur la gestion de ce projet de 16 milliards FCFA que l’ancien ministre André Johnson aurait géré au moment où il était au gouvernement. « … le moment venu, ils nous expliqueront comment ils ont géré (les 16 milliards). Il s’agit de l’actuel ministre de l’environnement ».
Oui aujourd’hui, avec l’installation de la Haplucia, Haute autorité de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées, le moment est donc venu, moment favorable pour enquêter et savoir ce qui est de la gestion de cette somme, savoir si ce fut une gestion saine ou si certaines écritures comptables sont douteuses comme ce fut le cas de Kossi Aboka.
Cet enseignant de lycée, devenu président de la délégation spéciale de la préfecture du Golfe a été épinglé dans un récent rapport de la Cour des comptes. Sur les dépenses effectuées entre 2010 et 2011 dans les bureaux de la préfecture, il apparaît selon le rapport de l’institution, qu’en l’espace de deux (02) ans, M. Aboka a procédé au changement de 14 WC complets pour un montant de 1 million 691 mille FCFA, des réglettes et des fils électriques d’une valeur de 2 millions 47 mille 500 FCFA, de 56 canons de sécurité à hauteur de 263 mille 400 FCFA et de 68 serrures chiffrées à 1 million 917 mille 500 FCFA. C’est « invraisemblable » dit la Cour des comptes.
L’urgence aujourd’hui, est de revoir les comptes au ministère de l’environnement sous la gestion d’André Johnson. Peut-être que le ver est dans le fruit. Qui sait ?
Source : www.icilome.com