« Les délestages sont une plaie pour les Africains » (Myriam Bergeron Maguire)
Les Togolais vivent un mois de janvier noir. En ce début d’année 2023, le régime de Faure Gnassingbé offre un très beau cadeau aux Togolais : des coupures intempestives de courant. Des heures durant, des quartiers entiers sont plongés dans le black out total avec les conséquences désastreuses qui en résultent. Un cauchemar pour les populations.
La Compagnie Energie Electrique du Togo (CEET) nourrit l’ambition de poursuivre l’amélioration de la qualité de ses prestations et d’apporter comme toujours sa contribution à l’émergence du Togo. Dans cette dynamique, les responsables se sont engagés à faire de l’amélioration constante de la qualité de service offert à la clientèle, leur préoccupation majeure. « Nous tenons à rassurer notre clientèle que nous ne ménagerons aucun effort pour accomplir la mission qui est la nôtre, à savoir, garantir la continuité de fourniture d’une énergie électrique de qualité partout sur le territoire national », assurent-ils.
Une chose est de prendre des engagements, une autre est de pouvoir les respecter. Manifestement, la direction de cette société n’a pas les moyens de sa politique, puisque la qualité de service ne suit pas. Après les pires années de délestages récurrents qu’a connus notre pays, on pensait que ce fléau porteur d’une immense détresse aux plans économique et social, était une histoire ancienne. Mais en cette nouvelle année, les coupures de courant reviennent en force.
Cette société gangrenée par la mauvaise gestion, la gabegie, la corruption et les détournements. En 2016, par exemple, près de 20 milliards de FCFA se sont évaporés dans la nature. Pendant que la société était criblée de dette à hauteur de 54 milliards. Un audit financier réalisé à l’époque avait révélé des «manquements graves, des résultats insuffisants et des problèmes de gouvernance ». Et ce sont ces problèmes de gouvernance dont est tributaire la CEET à nos jours, avec les interruptions répétées et prolongées de fourniture de courant. Une situation qui devient préoccupante. Au lieu de couper le mal par la racine pour sortir de l’impasse, les gouvernants ont toujours préféré la solution du sparadrap qui consiste à changer régulièrement les hommes à la tête de la société. Et le mal demeure.
Plus grave, après plus de 60 ans d’indépendance, le Togo, bien que généreusement doté de ressources naturelles de toutes sortes, n’a malheureusement pas son indépendance ou autosuffisance énergétique afin de satisfaire ses besoins énergétiques. Or en ce 21ème siècle, l’électricité n’est plus censée être un luxe, mais un produit de première nécessité.
Pourtant en 2010, la société Contour Global Togo S.A. a été inaugrée en grande pompe et présentée comme la plus grande réalisation du siècle pour assurer la sécurité énergétique à long terme du Togo. Elle avait été brandie comme le début de la fin du chemin de croix des populations en matière de consommation électrique.
Cette société, à laquelle le régime de Faure Gnassingbé avait accordé une concession de 25 ans, pour construire une centrale thermique de 100 mégawatts à Lomé, a eu l’éclat et la durée d’un feu de paille. L’approvisionnement en électricité plus fiable à des prix compétitifs promis avec tambour et cymbale n’a jamais eu lieu. Contour Global fut plutôt un énorme scandale et un gouffre financier. Et le déficit considérable en électricité dont souffre notre pays depuis des années continue de plus belle.
Avec Liberté
Source : Togoweb.net