Les résultats du baccalauréat ont été proclamés ce matin. Une vue générale donne 40.031 admis sur 73.845 candidats présentés, soit un taux de réussite de 54,21%. Un chiffre quelque peu semblable à celui de l’année, soit 56%. Mais dans la réalité, les résultats sont moyens voire désastreux par endroits.
Le diable se trouve dans le détail
Un bilan catastrophique qui dénote de l’échec du système éducatif. Car dans le détail, la réalité est beaucoup plus complexe. Ainsi, on note par exemple que les candidats dans les séries scientifiques ont fait de très bons scores, frôlant les 100%. En série C, il y a 382 admis sur 413, soit plus de 92% tandis qu’en série E, 15 admis sur 19, un peu moins de 90%.
Par contre dans les autres séries, le taux d’échec est hallucinant. Seuls le chiffre des admissibles a pu gonfler un taux de réussite. La plupart du temps, on note que beaucoup moins de la moitié est concerné par la réussite dans les séries A, D, F4, et G2.
En série A, série littéraire, 12631 admis sur un total de 37888 candidats présentés. Et il y a de manière hallucinante plus de 9720 admissibles dont le chiffre vient gonfler un taux de réussite globale de 58,99%. La situation est de même plus qu’alarmante en série D, où seuls 5988 candidats sont admis sur plus de 25.000 présentés. 3793 admissibles sont venus gonfler l’effectif des admis. La situation est de même dans les séries F et en G2.
Mauvais taux d’encadrement dans les séries A4, D, F4 et G2
En réalité, les résultats du bac au Togo se ressemblent d’année en année. Seules quelques très rares exceptions où l’on a noté un taux de plus de 60%. Comment comprendre cela ? Les séries C et E avec de meilleurs taux de réussite doivent être la mesure pour comprendre le phénomène. De but en blanc, on note la faiblesse de l’effectif des séries scientifiques, soit 413 sur l’ensemble du territoire. Dans certaines classes de série C, l’effectif atteint à peine une dizaine ; dans le plus extrême des cas, les élèves ne dépassent 20. Ce taux d’encadrement est meilleur que les standards internationaux qui exigent un taux d’encadrement d’un enseignant pour 30 élèves. Aussi, avec un tel chiffre, les taux d’admission approchant les 100% ne constituent pas une réelle surprise.
Par contre dans les séries A et D, les effectifs sont pléthoriques. Les classes sont parfois de 60 à 80 voire 100 et 120 dans certaines parties établissements. Un enseignant pour 100 élèves, c’est l’un des pires taux d’encadrement qui soient. Par conséquent, les enseignants s’occupent moins des élèves et font très peu de devoirs. Dans certains établissements comme au Lycée Bè-Klikame, les élèves n’entendent même pas les cours de l’enseignant.
Investir dans l’humain
Le système éducatif est donc en panne et produit beaucoup de souffrance, à la fois chez le corps enseignant que chez les apprenants. Une certaine isère du monde. Le manque d’infrastructure, l’insuffisance d’un personnel enseignant, et les salles de classe pléthoriqes sont par conséquent à la base de cette médiocrité qui métastase l’école togolaise. Comment sauver l’école togolaise ?
Grosso modo, il n’y a de développement qu’au prix de lourds investissements dans les ressources humaines et la santé, clé de l’innovation. Le gouvernement a beau inventer par centaines des Programmes de développement national, soutenus par les institutions de Bretton Woods, tant que les ressources humaines seront défaillantes, le Togo traînera toujours à la queue du peloton. Il est temps de changer de mentalité.
Source : Togoweb.net