Réouverture des mosquées et églises: le ministre doute, les fidèles inquièts

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Avec la levée du couvre-feu suivie de celle du bouclage des villes et la réouverture des écoles, le Togo s’engage dans la logique de vivre avec la pandémie du coronavirus dont les cas confirmés continuent de défrayer la chronique.


Au tableau, il ne manque que la réouverture des frontières et des lieux de culte qui déjà pointe à l’horizon. Cependant quand on réalise que des pays comme la Chine ayant ‘’triomphé’’ de la pandémie commencent à en être douloureusement affectés de nouveau, il y a lieu pour les autorités togolaises de réfléchir plus d’une fois avant de poursuivre l’allègement des restrictions dues à la pandémie.

Au regard de ce qui se passe en Chine depuis quelques jours, on peut affirmer que choisir de vivre avec la pandémie est un grand risque quand on n’a pas la maitrise totale de ses canaux de contamination.

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Premier pays à être durement frappé par la pandémie qui y a fait officieusement, près de 100 mille morts, la Chine a également été le premier à annoncer son éradication sur son territoire.

Suite au ‘’déconfinement’’ qui a été décrété, les activités ont progressivement repris dans les différents secteurs économiques du pays. A peine les Chinois se sont-ils remis de cette pandémie et surtout de ses ravages dévastateurs que celle-ci réapparait et provoque le confinement de plusieurs quartiers de Pékin et ses écoles où 51 personnes ont été testées positives jeudi dernier.

Le samedi 13 juin au matin, 49 au total (dont 45 ne présentent pas les symptômes) en lien avec le marché aux produits frais de Xinfadi au sud de la ville ont été dénombrées.

Le premier cas détecté jeudi, aurait voyagé au nord du pays où des clusters sont apparus récemment, mais les autorités ont aussi souligné que, sur le marché, des planches servant à couper du saumon importé étaient contaminées.

Ce retour ‘’éclair’’ de la pandémie doit sérieusement interpeller les pays comme le nôtre où la gestion de la riposte, quoiqu’on dise révèle des manquements et où les mesures barrières n’ont jamais été respectées comme il se doit à tous les niveaux.

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Quelle gestion de la riposte ? Au Togo, de l’apparition de la pandémie au décret de l’état d’urgence sanitaire, plusieurs initiatives ont été prises pour la riposte contre la pandémie. Cependant, force est de constater que les décisions inhérentes à la lutte en vue de la propagation du mal n’ont été appliquées qu’à la carte.

Le programme Novissi n’a profité qu’aux seuls détenteurs de la carte d’électeur. Plus grave, une grande partie de ces détenteurs ont été déclarée non éligibles tout simplement par ce que des bandits ont usé de leur numéro de carte d’électeur pour toucher frauduleusement les fonds sans que le gouvernement n’ait rien entrepris pour remettre les victimes dans leurs droits.

Dans le transport, rien n’est entrepris par le gouvernement pour obliger les taximen à respecter la règle de la distanciation spatiale. La force anti pandémie censée veiller à la mise en application des mesures, se fait dribler par les chauffeurs dans certains cas et dans d’autres, se laisse corrompre.

Malgré les cris d’alarme de la presse, le désordre se poursuit. Aussi bien dans le transport interurbain que dans le transport inter ville, les chauffeurs continuent d’entasser dans leur véhicule, des passagers, tels du bétail. Dans les quartiers, le gouvernement n’a pu pour faire cesser les regroupements de plus de 15 personnes. A ce jour, le sport de masse est toujours d’actualité dans quelques quartiers de Lomé.

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Tous ceux qui ont été exclus du programme Novissi et qui pour survivre ont mené des activités susceptibles de les contaminer, les passagers que les chauffeurs entassent chaque jour comme du bétail et tous ceux qui, du fait du manque de sensibilisation et de communication autour de la pandémie vivent dans l’ignorance des mesures ripostes, constituent aujourd’hui, des facteurs de risque et de retour à une contamination de masse.

Aujourd’hui qu’après la levée du bouclage des villes, du couvre-feu et la réouverture des écoles, la levée de l’interdiction des cultes est envisagée, le risque que nous prendrons en décidant de vivre avec la pandémie ne va que grandissant.

Rien ne sert de se focaliser sur les tests de dépistage auxquels les autorités togolaises semblent accorder toutes leurs attentions, car les personnes testées positives aujourd’hui, peuvent se faire contaminer demain si le respect des mesures ripostes demeure aléatoire comme c’est le cas à l’heure actuelle.

Le ministre de l’administration territoriale, Payadowa Boukpessi à qui il reviendra dans les jours qui viennent d’autoriser la réouverture des lieux de culte, doit prendre les garde-fous qui s’imposent pour éviter que cette réouverture ne vienne à en rajouter aux risques de contamination déjà envahissants.

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Source : Togoweb.net