Annoncée pour être mouvementée les deux premiers jours, la rentrée scolaire 2017-2018 a plutôt été effective et sans heurts. Les deux jours de grève à laquelle a appelé la Coordination des Syndicats de l’Education au Togo (Cset) n’a tellement pas eu l’effet escompté, puisque la grève a été partiellement suivie. Une vague sur laquelle devrait normalement surfer le gouvernement pour combler les attentes encore en suspens des enseignants.
Rentrée effective et apaisée
C’est au travers d’une correspondance adressée, le 27 septembre dernier aux ministres de l’Enseignement primaire et secondaire et celui de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle, que la Coordination des Syndicats des Enseignants du Togo (Cset) annonçait les deux jours de grève. A l’arrivée, certains enseignants ont suivi la grève et d’autres ont préféré prendre les premiers contacts avec les nouveaux élèves. Aux premières heures de ce lundi 02 octobre 2017, ils étaient plusieurs élèves à reprendre de l’école qu’ils ont déserté il ya deux mois. Au total, 2 413 394 élèves ont été officiellement dénombrés sur toute l’étendue du territoire national. Comme toujours, les autorités compétentes ont fait le tour de certains établissements scolaires publics comme privés de Lomé et d’autres villes de l’intérieur du pays pour constater l’effectivité de la reprise des classes.
L’envie de reprendre le chemin des classes
Déjà à la veille, dans son traditionnel message adressé aux acteurs du monde de l’éducation, le ministre Komi Tchakpélé a annoncé, pour les mois qui suivent, la construction de 579 salles de classe pour le Primaire, 28 collèges et 9 lycées ainsi que celle de 10 nouveaux Lycées techniques. Tous ces chantiers qui s’ouvriront sous peu pour améliorer les conditions de travail des élèves et des enseignants, précise le ministre, s’inscrivent dans le cadre du Programme d’Urgence de Développement Communautaire (PUDC) officiellement lancé en juin 2016 par le chef de l’Etat, avec le soutien des partenaires en développement du Togo. Voilà autant d’annonces de na ture à encourager élèves et parents d’élèves à mettre le paquet pour une reprise des chemins des classes, dans l’espoir que les négociations aboutissent sur l’adoption du statut particulier de l’enseignant, document tant espéré par le monde des enseignants.
Certes rassurant, vu que la situation sociale est déjà tendue dans le pays, l’ampleur émoussée qu’a connue la grève de cette rentrée scolaire ne devra être perçue comme une victoire d’un camp sur l’autre. Notamment, du côté du gouvernement. Car, le constat est que pendant que la grève a été faible dans certains établissements de la capitale, elle a été remarquable dans d’autres et plus encore dans certaines villes de l’intérieur du pays. Somme toute, un constat de plus de peur que de mal. Le gouvernement doit donc surfer sur cette vague positive pour poursuivre les négociations avec les enseignants afin de parvenir à un accord Consensuel qui va, au-delà du statut particulier de l’enseignant. D’ores et déjà, l’on peut s’estimer heureux de l’annonce du gouvernement au sujet du déploiement prochain de centaines d’instituteurs, d’enseignants stagiaires et d’enseignants en fin de formation dans les six régions éducatives du pays. A cela s’ajoute le nouveau produit «Assur School», un programme mis en place en septembre dernier par le Chef de l’Etat pour la protection sociale à travers une couverture médicale totale et une couverture responsabilité civile en des 2 millions d’écoliers et élèves de l’officielle à compter de cette rentrée 2017-2018.
Un Ouf pour le pouvoir…
Pas de Victoire ! Somme toute, le gouvernement a pris de conséquentes initiatives qui s’inscrivent non seulement dans une nouvelle vision mais aussi dans la dynamique de l’apaisement voulue par tous pour la nouvelle année scolaire. Et cela a reussi. Mais pour l’heure, le gouvernement togolais, partant du constat selon lequel la grève décrétée n’a pas été suivie comme par le passé, peut encore soupirer, sans toutefois crier victoire. Ceci, au risque de braquer le camp des enseignants dont la rad icalisation des positions, débouchent toujours sur une issue déplorable et désastreuse.
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