Le parti Union pour la république (UNIR-le parti présidentiel) a fêté le 14 avril dernier les huit ans de sa création. Réunis en « congrès-fondation » à Blitta, les délégués de l’ex parti unique, RPT, avait décidé de la dissolution du parti et transféré son patrimoine à une fondation qui sera mise sur pied.
Quelques heures plus tard, c’est la ville d’Atakpamé, une ville non remise du traumatisme de la succession monarchique de Faure GNASSINGBE au pouvoir en 2005 qui a été choisie pour créer le nouveau parti.
En décidant de créer un nouveau parti politique, après un règne sans partage de 43 ans du RPT sur la vie politique, les congressistes ont appelé à une rupture avec le passé. Faure GNASSINGBE a de son côté déclaré au cours du congrès: « Le changement s’impose à nous comme une absolue nécessité.
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Une ère nouvelle s’ouvre devant nous, une nouvelle page de notre histoire s’ouvre à nous, cette page nous devons l’écrire avec les autres ». Huit ans après, il est difficile de noter cette rupture.
Au-delà de tout, cette journée coïncide également avec les 53 ans de règne de la famille GNASSINGBE à la tête du Togo. L’événement est passé inaperçu et pourtant c’est la triste réalité. Le Togo fait exception sur le continent. Il est l’un des rares pays du continent (avec le Gabon) où une seule famille régente le pays depuis plus d’un demi-siècle.
Arrivé au pouvoir par un coup d’Etat qui a renversé le régime de Sylvanus OLYMPIO, le 13 janvier 1963, GNASSINGBE Eyadema ne prendra réellement les rênes du pouvoir que le 14 avril 1967. Du 14 avril 1967 au 14 avril 2020, ça fait 53 ans que cette famille dirige le Togo.
A la mort du père qui a dirigé le pays d’une main de fer durant 38 ans de 1967 à 2005, son fils Faure GNASSINGBE par dévotion monarchique lui succède en trucidant plus de 500 Togolais. Et depuis, contrairement à ce qui se fait sur le continent, le jeune monarque vient d’être plébiscité pour un quatrième mandat à la tête du pays en obtenant un résultat à la soviétique alors que son principal rival qui revendique toujours sa victoire voit son domicile constamment bouclé par les forces de l’ordre et de défense et reçoit des convocations répétitives pour se présenter à la justice.
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Plus de 3 Togolais sur 4 dont plus de la moitié a moins de 25 ans, n’ont connu que cette famille à la tête du pays.
En 53 ans si le pays a connu un semblant de stabilité, une paix de cimetière, il est cependant régulièrement au ban de la communauté internationale pour les multiples violations des droits de l’Homme et pour l’organisation des élections présidentielles qui ne respectent pas les normes internationales.
Ce qui a souvent conduit l’Union européenne (UE), principal partenaire économique du pays à rompre sa coopération avec le Togo comme cela avait été le cas au début des années 1990.
En 53 ans, le fossé entre la classe aisée, la minorité dont a parlé le chef de l’Etat lui-même et la classe inférieure se creuse davantage. Le développement du pays est plus qu’une chimère.
Il manque tout, des infrastructures hospitalières en passant par l’éducation et l’accès à l’eau potable qui est une denrée rare en ce 21ème siècle même dans la ville qui a offert deux présidents au pays.
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Juste pour ça, il n’y a lieu de sabler du champagne ce qui peut justifier le profil bas fait par les cadres du parti.
Notons que pour éviter le coronavirus, il est recommandé de se laver fréquemment des mains au savon ou avec une solution hydro-alcoolique, éviter les poignées de mains, les accolades et les embrassades.
Togo Scoop
Source : Togoweb.net