La nouvelle est tombée ce 7 septembre 2021. Des lettres de licenciement ont été distribuées à dix agents de la Société nationale des Edition du Togo (EDITOGO). C’est la suite de la double procédure, judiciaire et disciplinaire, enclenchée contre eux depuis le 29 juillet dernier par Rémy Banafey Assih, Directeur Général de l’EDITOGO.
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A l’EDITOGO, il ne fait pas bon être responsable syndical ou délégué de personnel. C’est la conclusion à laquelle parviennent nombre d’observateurs en rapport avec la situation de crise qui sévit dans cette société, jadis de renom, mais mise à terre durant les nombreuses années de gestion approximative. Ce 7 septembre 2021, une dizaine d’agents, en l’occurrence des responsables syndicaux et délégués de personnel ont reçu chacun une lettre de licenciement signée par le Directeur Général de l’EDITOGO, Rémy Banafey Assih.
« Dans le cadre de la procédure disciplinaire que nous avons enclenchée contre vos collègues impliqués dans les événements sus-décrits, nous avons saisi l’Inspection du Travail et des lois sociales pour obtenir son avis ou autorisation sur le licenciement projeté. En réponse, cette dernière vient de nous autoriser à prendre une telle décision », a-t-il écrit dans la lettre de licenciement dont nous avons eu copie.
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Pour justifier cette décision qui ne fait qu’approfondir le malaise et renforcer la méfiance et la tension au sein de cette société, l’éternel DG accuse les agents licenciés de fautes lourdes. « Il n’est point besoin de préciser outre mesure que ces faits, d’une exceptionnelle gravité qui ont été commis de façon délibérée et intentionnelle avec le dessein de nuire aux activités de la société, sont constitutifs de faute lourde », accuse-t-il. Avant de poursuivre : « Face à cette situation, nous résilions votre contrat de travail pour fautes lourdes sans préavis ni indemnité de rupture, à compter de la date de signature de la présente lettre. Vous prendrez attache avec le responsable des ressources humaines auprès de qui votre certificat de travail est mis à votre disposition ».
Cette décision de licenciement vient couronner la persécution subie dans cette société par ceux qui ont décidé de militer pour une amélioration des conditions de vie et de travail, mais surtout pour une gestion responsable de l’EDITOGO. Le 3 août dernier, les responsables syndicaux avaient écopé d’une mise à pied de trente jours. Dans la décision N°006/2021/DG, le DG Assih décide qu’une « mise à pied à titre conservatoire de trente (30) jours est infligée à Madame LARE Koupak n° Mle 800219 P pour voies de fait et entrave à la liberté de travail ».
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Cette décision de mise à pied n’avait nullement pris en compte la réponse donnée au DG suite à sa lettre de demande d’explication. Dans cette lettre, la Secrétaire Générale du Syndicat national des agents de l’EDITOGO (SYNA-EDITOGO), Mme Laré Koupak, avait démontré le dilatoire de celui qui dirige toujours l’EDITOGO. « Monsieur le Directeur, vous n’avez donné aucune suite à nos demandes alors que les textes qui nous régissent, en occurrence, l’arrêté N°021/MTESS/DGTLS du 10 décembre 2009 en ses articles 01 et 27 vous font obligation de nous rencontrer suite à notre demande », avait-elle écrit. Le chien aboie, la caravane passe.
Est-ce la fin de la crise qui secoue depuis plusieurs années cette société ? Assurément pas. Puisqu’en dehors des responsables syndicaux et délégués de personnel, la quasi-totalité des agents, fustige la gestion approximative de Rémy Banafey Assih. Dans cette entreprise, coups bas et trahisons sont légion, et certains n’hésitent pas à interpréter ce licenciement comme une façon pour le DG qui cumule une vingtaine d’années de service depuis sa retraite de se défaire de ceux qui troublent son sommeil.
« Il nous a maintes fois dit qu’il est conscient qu’il va partir, mais qu’avant son départ, il va entraîner dans sa chute ceux qui n’épousent pas sa façon de conduire l’entreprise », assure un agent. « A l’EDITOGO, il y a eu de vraies fautes lourdes qui n’ont pas été sanctionnées parce qu’on en a profité pour acheter les auteurs. Des agents ont été attrapés pour vol, mais jamais ils n’ont été punis. Au contraire, ils ont été promus », a poursuivi notre interlocuteur.
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Selon les informations, un « audit stratégique » est en cours de préparation. Logiquement, cela devrait aboutir à un départ du DG, au vu du gouffre financier dans lequel la société est plongée. « Les délégués sont ceux qui connaissent mieux les dossiers qui peuvent faire tomber le DG. S’ils sont écoutés par les auditeurs, ils vont dire des vérités. Il faut donc les éliminer, raison pour laquelle ils ont été licenciés», assure la source.
Liberté
Source : Togoweb.net