Après les élections communales de Juin 2019, le Togo s’apprête à parachever le processus de décentralisation avec l’organisation prochaine des élections régionales.
En effet, selon la loi 2019 – 006 sur la décentralisation, les régions sont érigées en collectivités territoriales au même titre que les communes.
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C’est dans ce cadre que le Ministre de l’Administration territoriale Payadouwa BOUKPESSI a initié deux rencontres avec la classe politique. La première a eu lieu le 14 décembre 2020. La deuxième rencontre tenue le 18 Janvier dernier a débouché sur la mise en place d’une structure dénommée : Cadre de Concertation Nationale entre les Acteurs Politique (CNAP).
A cette rencontre, une absence notoire : La Dynamique Mgr KPODZRO. En effet, ce mouvement qui a porté la candidature de l’ancien Premier Ministre d’Eyadema, Gabriel Messan Kodjo AGBEYOME, soutient que le contentieux né de la dernière élection présidentielle n’étant pas réglé, que son leader est en exil forcé et que les principaux cadres de son mouvement sont placés sous contrôle judiciaire, que dans ces conditions il ne peut participer à une quelconque rencontre avec le pouvoir.
Malgré cette absence du mouvement du candidat arrivé deuxième à la présidentielle derrière Faure et loin devant ses collègues de l’opposition, la machine du pouvoir en vue de l’organisation de ses élections semble se mettre en marche. A preuve, l’occupation du terrain et les sorties médiatiques du mouvement de la jeunesse du parti présidentiel.
Organiser les régionales envers et contre tout
Dans les cercles du pouvoir, on pense qu’il faut organiser les élections régionales malgré la situation sanitaire liée à la Covid 19 très préoccupante et qui nécessite de durcir les mesures de prévention y compris le recours à un éventuel reconfinement.
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Les tenants du pouvoir avancent la nécessité de se plier aux exigences de la constitution. En effet, la cour constitutionnelle actuelle est incomplète. Elle est composée de 7 membres au lieu de 9 comme prévoit la constitution. Les deux autres doivent être élus par le SENAT. Or, la mise en place du SENAT nécessite l’organisation des élections régionales car d’après l’article 52 de la constitution, les 2/3 des membres du SENAT sont élus par les collectivités territoriales.
Contexte politique favorable au pouvoir
Si le pouvoir projette l’organisation des élections régionales courant 2021, ce n’est pas seulement par obligation de respecter la constitution ou de céder à quelques pressions d’une soit disant communauté internationales. Le Togo n’est pas le meilleur exemple de pays respectant les lois fondamentales. Ensuite, la communauté internationale considère le Togo comme un bon élève puisqu’il respect et protège docilement les intérêts de cette communauté internationale. Dès lors, rien de fâcheux ne peut lui arriver de la part de ses partenaires.
Toutes les déclarations des diplomates étrangers sur la nécessité de respecter les principes de l’Etat de droit, sont des déclarations de principe qui n’ont aucune influence sur le pouvoir de Lomé. Ces puissances étrangères ne comprennent que le langage de leurs intérêts.
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En réalité, ce qui pousse le pouvoir à accélérer le processus d’achèvement de la décentralisation, c’est qu’il est à 100 sûr de laminer l’opposition.
Une opposition victime de ses propres errements
En fait d’opposition aujourd’hui, il ne reste pas grand-chose. Certes, une très large majorité de la population togolaise aspire à l’alternance et au changement, mais ceux qui doivent porter les aspirations de ce peuple se sont rendus impopulaires au fil des années. La descente aux enfers de l’opposition actuelle a commencé après le scrutin présidentiel de 2015.
En effet, la participation solitaire du chef de file de l’opposition d’alors, Jean-Pierre FABRE, alors qu’il avait juré de ne participer à aucun scrutin sans les réformes institutionnelles et constitutionnelles, a fait perdre du terrain à l’ANC. Les militants de ce parti, après ce coup isolé, sans doute intéressé, de Jean-Pierre FABRE ont commencés à douter de sa sincérité. Ensuite la rocambolesque affaire de la mallette d’argent qu’aurait envoyé le président Ivoirien Alassane OUATTARA à l’opposition togolaise aux négociations inter-togolaise d’Accra, a fini par achever une opposition profondément divisée.
L’opposition l’a payé cash aux communales de Juin 2019 et à la présidentielle du 22 Février 2020 où l’abstention massive de l’électorat de l’opposition a largement profité au parti au pouvoir.
L’organisation de ses régionales s’annonce dans un contexte où l’opposition traditionnelle incarnée par l’ANC de Jean Pierre FABRE est anéantie et que la dynamique Monseigneur KPODZRO qui devait représenter une alternative crédible au pouvoir est en débandade.
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Le leader de cette dynamique, ancien Premier Ministre d’Eyadéma, AGBEYOME Kodjo est dans le maquis, ses principaux cadres comme Brigitte Johson ADJAMAGBO sont placés sous contrôle judiciaire donc incapables de mener les activités de mobilisation tant que la justice n’aura pas vidé leur dossier.
On le voit, ces élections régionales seront une simple formalité pour doter notre pays de conseiller régionaux aux ‘’couleur bleu’’. Le pouvoir de Lomé pourra se targuer d’avoir doté le pays de toutes les institutions prévues par notre loi fondamentale, même si tout cela sent l’odeur du parti unique.
La Montagne No 65
Source : Togoweb.net