La police de proximité. Le concept a été évoqué au Togo pour la première fois il y a plus de trois (03) ans par le Colonel Damehane Yark. Le but, a-t-il dit à cette, époque était de redéfinir les rapports des services de police avec les populations en vue de garantir une sécurité adéquate, restaurer un climat de confiance entre les forces de sécurité et la population, passer d’une police de réactivité à une police proactive. Plusieurs ateliers de formation et de renforcement des capacités des agents des forces de l’ordre et de sécurité ont été organisés dans plusieurs villes du pays sur ce concept. Ces ateliers ont réuni aussi bien les fonctionnaires de police et de gendarmerie chargés de donner vie à la police de proximité, que les populations qui sont les destinataires de ce nouveau service de sécurité.
Plus de trois ans après le début de cette réforme, où en est le chantier ?
La question a été posée aux responsables en charge de la réforme. Selon les informations recueillies par l’Agence de presse Afreepress, le chantier « évolue très bien » et est de plus en plus assimilé et accepté par les populations.
Pour exemple, en plus du Commissariat Central, la ville de Lomé a été organisée en neuf (9) Commissariats d’Arrondissement de Police dont trois nouvellement créés à Adamavo, Logopé et Adidogomé. D’autres commissariats d’Arrondissement de Police ont été également créés à Atakpamé, Sokodé et Kara. L’implantation de ces nouveaux commissariats de police répond, selon le ministre Yark, au souhait du gouvernement de rapprocher les services de sécurité des populations.
C’est aussi ce que pense Bertin Assan Koffi, préfet de Kloto pour qui, la sécurité est la condition préalable à tout développement et pour produire cette sécurité, les forces de police ont besoin d’une meilleure collaboration avec les populations. « Cette collaboration est difficile en raison de la crise de confiance qu’il y a entre ces deux acteurs de la sécurité. C’est pourquoi, la mise en œuvre du concept de police de proximité qui vise à restaurer cette confiance est une initiative louable », a-t-il laissé entendre à l’ouverture d’un atelier de formation organisé sur le sujet à Kpalimé en août 2016.
Une initiative soutenue par la Fondation Hanns Seidel qui entend promouvoir une bonne entente entre les forces de l’ordre et les populations par un changement de mentalité et de comportements. Pour la Fondation, le Togo a fait de grands efforts dans le domaine. Des efforts salués par le représentant régional pour l’Afrique de l’Ouest de la fondation, Dr Klaus GRÜTCHEN qui se satisfait de la « volonté politique clairement affichée par les autorités politiques togolaises de mettre en œuvre le concept de la police citoyenne/de proximité que sa fondation a lancé dans certains pays de la sous-région ». Cette volonté, souligne-t-il, s’est traduite par la diligence dans la conduite des activités qui a permis au Togo de rattraper son retard par rapport aux autres pays dans la mise en œuvre de ce concept.
Il faut rappeler que la police de proximité n’est pas une autre police mais plutôt un mode de fonctionnement de la police qui prend en compte la demande de sécurité exprimée par la population. Elle est un nouveau concept qui, par ses objectifs et organisation, tend à faire de la police une institution moderne, outillée et performante, capable de satisfaire la demande sociale en matière de sécurité et respectueuse des droits de l’Homme. Le concept est né au regard des déviances de comportements constatées lors des missions de police et le souci de raffermir les relations entre la police et la population.
Komi A.
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