Reconnaissance de la victoire d’Agbeyome Kodjo : Les femmes de la dynamique Kpodzro en appellent à la conscience de Faure Gnassingbé

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Des femmes de la dynamique Mgr Kpodzro ont
adressé, hier dimanche, une lettre ouverte à Faure Gnassingbé. Elles lui
expriment leur déception suite au détournement de la vérité des urnes lors de
la présidentielle du 22 février 2020. Elles en appellent à sa conscience et lui
recommandent de préserver ses concitoyens d’atroces souffrances en
reconnaissant la réalité de la victoire du d’Agbéyomé Kodjo. « En prenant
une décision allant dans le sens de l’alternance, Monsieur Faure Essozimna
Gnassingbé, vous aurez montré que vous êtes de la trempe des grands hommes que
les peuples savent immortaliser », écrivent-elles.

Lettre
ouverte des femmes de la dynamique Mgr Kpodzro à M. Faure Essozimna Gnassingbé

Lomé, le 22 mars 2020

Monsieur Faure Essozimna GNASSINGBE,

Nous, femmes togolaises qui croyons en la
dynamique unitaire initiée par Monseigneur Philippe Fanoko Kossi KPODRZO pour
obtenir l’alternance au Togo, voulons saisir l’opportunité de la journée
internationale consacrée à la lutte des femmes, pour vous signifier notre
immense déception et notre révolte de citoyennes, suite au énième holdup
électoral au Togo, une violation grave de notre droit à choisir nos dirigeants
en l’occurrence notre Président de la République.

Vous vous demanderez qui nous sommes et
quelle légitimité avons-nous à vous interpeller ?

Nous sommes cette majorité silencieuse de
femmes qui en dernier ressort, au sein de nos foyers, portons le poids des
quotidiens difficiles de nos familles et nous battons pour : préserver la vie
de nos enfants et de nos époux quand ils sont malades ; assurer le repas
minimum pour la survie quotidienne de nos enfants et de nos maris ; assurer
également coûte que coûte l’éducation de nos enfants. C’est nous, ouvrières
infatigables aux mille bras qui subissons en dernier ressort les conséquences
de votre gouvernance, source de grande pauvreté et de désolation ; une
gouvernance caractérisée par l’accaparement des biens de toute une nation par
une minorité pilleuse et le recours à la violence d’Etat pour brimer les
citoyens. C’est également nous qui souffrons en silence, parce que naufragées
économiques, notamment à cause des incendies criminels des marchés de Kara et
de Lomé. Enfin, et vous devez le savoir Monsieur Faure Essozimna GNASSINGBE
pour avoir sillonné les villages lors de votre pré campagne électorale, c’est
nous qui ployons encore sous le poids des travaux agricoles rendus pénibles par
le soleil brûlant et les outils rudimentaires, alors que nous ne sommes pas
toujours propriétaires de nos terres et que nous ne pouvons tirer de nos
activités que de très faibles revenus qui ne nous permettent même pas d’assumer
nos responsabilités de mères, encore moins notre épanouissement personnel. Vous
comprenez donc, Monsieur Faure GNASSINGBE, que parmi nous il y a même certaines
qui vous ont voté par le passé en espérant un allègement de leurs souffrances,
mais sont désormais fatiguées de vos promesses sans cesse renouvelées pendant
les campagnes précédentes, mais toujours illusoires.

Monsieur Faure Essozimna GNASSINGBE, nous
avons le droit de choisir nos dirigeants et dans le contexte particulier du
Togo, le droit à l’alternance et au bien-être que nous voudrions revendiquer à
travers cette lettre ouverte qui vous est adressée dans le cadre de la journée
du 8 mars consacrée aux droits des femmes.

Monsieur Faure Essozimna GNASSINGBE, notre
désir profond et celui de l’immense majorité des togolais est que cette année
notre pays connaisse l’alternance. C’est pourquoi avant les élections, nous
nous sommes organisées pour défendre l’idée de présenter, un seul candidat de
l’opposition au système que vous incarnez et avons massivement voté le 22 février
2020, Docteur Gabriel Messan Agbéyomé KODJO, le candidat choisi par
l’archevêque émérite, à qui nous tenons à rendre un hommage mérité pour nous
avoir montré le chemin du courage et de la dignité. Malgré la proclamation de
faux résultats par des institutions illégitimes à votre service, nous croyons
toujours à l’alternance en 2020 et continuerons à nous battre pour que cet
objectif se réalise. Voilà pourquoi en lieu et place de la marche des femmes
suivie de meeting prévue ce 22 mars 2020, nous vous adressons la présente
lettre ouverte et appelons les femmes et les populations à faire du bruit à
partir de leurs domiciles. Nous avons voulu ainsi, en citoyennes responsables,
éviter d’exposer nos compatriotes au covid-19 qui s’est malencontreusement
invité dans notre pays.

Faut-il vous le rappeler, Monsieur Faure
Essozimna GNASSINGBE ?

Vous avez succédé à votre feu père en 2005
dans le sang et depuis, vous avez fait trois mandats présidentiels et
maintenant vous cherchez à rempiler pour un quatrième mandat. Pour parvenir à
vos fins, nous observons que vous comptez comme d’habitude sur une hiérarchie
militaire qui vous est dévouée ; sur une constitution modifiée en votre faveur
; sur des institutions et une administration de la République à votre botte.
Grâce à un recours massif à la fraude électorale, à un matraquage médiatique, à
l’achat de consciences à une échelle industrielle, vous avez confisqué le
pouvoir d’Etat. Comme l’a fait remarquer un compatriote dans une lettre
ouverte, finalement « les différentes élections tronquées au Togo ont fini par
édifier un poids moral qui pèse aujourd’hui sur les togolais de bonne volonté
et qui sûrement pèsera plus lourd sur les générations à venir ». Au cours de
cette dernière élection présidentielle, nous notons que quasiment tous ceux à
qui vous avez délégué une parcelle de pouvoir, se sont transformés en sbires
pour votre réélection afin de continuer à bénéficier des avantages liés à leurs
fonctions et de vos prébendes. Mais dans leur zèle sans borne, vos redevables ont
outrepassé les limites et les normes élémentaires de l’éthique politique : le
vol de voix sans retenue de pères et mères de familles était à découvert. Des
autorités administratives censées représenter l’Etat et garantir le respect de
la loi sont devenues des hors la loi ; même les autorités coutumières garants
d’une certaine éthique tirée des valeurs traditionnelles qu’ils sont censées
promouvoir, étaient de la partie. Les enseignants chargés de l’éducation
formelle de nos enfants, sans scrupule, ont fait usage du faux devant leurs
apprenants. « Le poids moral qui pèse sur la conscience des togolais en ce
moment est trop lourd ; le peuple se sent trahi. » Pour vous maintenir au
pouvoir, vous avez réussi à inverser les valeurs en faisant passer pour la norme
le vol et le mensonge à l’occasion des élections et dans votre gouvernance
politique et économique ; vous avez associé à ces vices le culte de l’argent,
la débauche sexuelle, la désacralisation de la vie humaine. Ce faisant vous
avez contribué à saper les fondements de notre société et mis en péril sa
pérennité.

Oui Monsieur Faure Essozimna GNASSINGBE,
quelle société peut se targuer d’assurer sa pérennité si les membres ne mettent
pas en pratique un minimum de vertus morales ?

Si nous vous écrivons cette lettre, c’est
aussi parce que nous ressentons que notre intervention est déterminante pour
éviter la décadence dans laquelle vous engagez notre pays afin de vous
maintenir au pouvoir. Le souci de stopper l’hémorragie morale et de redéfinir
des bases solides pour le vivre ensemble a également motivé notre choix de
voter pour le candidat de la dynamique KPODZRO. Nous le devons dans l’intérêt
de nos enfants et des générations à venir.

Oui, nous sommes convaincues que le
Docteur Gabriel Messan Agbéyomé KODJO a gagné les élections présidentielles du
22 février 2020 et trouvons normal qu’il défende les suffrages que nous avons
portés sur lui. C’est pourquoi, nous ne comprenons pas l’acharnement dont il
fait l’objet de la part d’institutions de la République que vous
instrumentalisez. En touchant au Docteur Gabriel Messan Agbéyomé KODJO, vous
touchez également à l’immense majorité des femmes togolaises et à coup sûr, des
togolais aussi. Rien, pas même la plus féroce des répressions n’a réussi à
venir définitivement à bout d’un peuple décidé à prendre son destin en main.
Nous finirons par nous soulever pour réaliser notre désir profond d’alternance.
Si cette alternance se réalisait sans vous, vous entreriez forcément dans
l’histoire par la petite porte et finiriez par rendre compte devant les
tribunaux de Dieu et des hommes.

Voilà pourquoi Monsieur Faure Essozimna
GNASSINGBE, nous voulons en appeler à votre conscience, vous qui êtes
personnellement et en dernier ressort seul responsable de ce qui pourrait
arriver à notre pays, afin que vous preniez la décision qui s’impose pour
éviter au Togo et à vos compatriotes les affres d’un conflit post électoral
dévastateur.

Quelle décision attendons-nous de vous,
Monsieur Faure Essozimna GNASSINGBE ?

A l’instar de Monsieur Alassane OUATTARA,
préservez vos concitoyens d’atroces souffrances en reconnaissant la réalité de
la victoire du Docteur Gabriel Messan Agbéyomé KODJO et en organisant une
passation de pouvoir pour répondre enfin à la soif d’alternance de pouvoir des
togolais après cinquante-trois ans de règne de votre famille. Si vous avez
encore besoin de vous convaincre de cette victoire, accédez à la demande de
proclamation des résultats bureaux de votes par bureaux de votes : d’abord
souhaitée par les partis politiques de l’opposition au rang desquels celui du
Docteur Gabriel Messan Agbéyomé KODJO ; ensuite promise avant le scrutin au
groupe des ambassadeurs d’Allemagne, des Etats-Unis, de la France, des
Nations-Unis et de l’Union Européenne ; et enfin réitérée au lendemain des
élections par l’Ambassadeur des Etats -Unis.

En prenant une décision allant dans le
sens de l’alternance, Monsieur Faure Essozimna GNASSINGBE, vous aurez montré
que vous êtes de la trempe des grands hommes que les peuples savent
immortaliser.

Veuillez agréer, Monsieur Faure Essozimna
GNASSINGBE, l’expression de nos sentiments distingués.

Pour
le comité d’organisation

K. B. ADJAMAGBO JOHNSON

source : Liberté

Source : TogoActu24.com