Recomposition de la CENI: L’UFC dans un mauvais rôle

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Recomposition de la CENI: L’UFC dans un mauvais rôle


La composition de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) cristallise toutes les attentions, notamment les enjeux qui sous-tendent les sièges à partager entre les partis. La fièvre électorale fait ressusciter l’UFC que les Togolais ont oublié depuis sa sortie de deuil.

« Conformément aux conclusions de la deuxième réunion du comité de suivi de la mise en œuvre des décisions des chefs d’Etat et de gouvernement issues du sommet du 31 juillet 2018, nous avons l’honneur de vous informer du maintien de Me Jean-Claude AtsouHomawoo au titre des représentants de l’opposition parlementaire au sein de la Commission électorale nationale indépendante au nom de l’UFC ». C’est par ce courrier que le parti à l’emblème du palmier rouge informe le président de l’Assemblée nationale. La lettre est signée de GilchristOlympio !

Beaucoup de Togolais le croyaient couler tranquillement ses vieux jours loin de la politique après avoir annoncé tambour battant sa retraite en novembre 2017. «Fo Gil» est toujours dans le jeu politique, mais sous la forme de l’ombre de son palmier dont il ne reste que quelques branches qui ne tiennent au gouvernement que par le fameux accord de 26 mai 2010. C’est le mystère Gilchrist. Celui qui s’invente gauchement un don d’ubiquité, c’est-à-dire, est en même temps ou non dans la politique et à l’image de son parti qui est au gouvernement et se réclame au même moment de l’opposition.

Comme un blanc-seing, cet accord est exhibé par l’UFC pour prendre la couleur politique qu’elle veut. Et selon le moment. Tantôt le parti cautionne le parti au pouvoir, tantôt il revendique être de l’opposition. C’est sous la casquette de cette double identité que l’Union des forces de changement positionne son membre Me Jean-Claude AtsouHomawoo.

Ce désir de maintenir ce dernier à la CENI sous le couvert d’une pseudo opposition parlementaire est une hérésie. L’UFC fait partie de la majorité présidentielle. Elle a ses ministres au gouvernement dont le portefeuille de certains ressemble à une coquille vide. Depuis que les députés UFC sont à l’Assemblée nationale, ils accompagnent toutes les lois émanant du parti au pouvoir. Même les lois de finance et les budgets. Sans la moindre critique. Comment peut-on cautionner toutes ces choses et se réclamer encore de l’opposition ? Même en Corée du Nord, une telle posture ne serait pas autorisée. C’est de la prestidigitation ! Et ce manège qui consiste à devenir opposition ou l’allié du parti au pouvoir selon la direction du vent assimile ce parti à une chauve-souris.

La farce

La signature en bas du courrier adressé au président de l’Assemblée nationale atteste que GilchristOlympio n’a pas raccroché. Il joue la troisième mi-temps, quitte à assurer une quelconque survie à son parti et maintenir un de ses membres à la CENI. Le président national de l’UFC continue de régenter le parti en signant des documents. Ce qui contredit sa sortie, en novembre 2017, au cours de laquelle il a annoncé son retrait de la scène politique.

Devant la presse, ce jour-là, non seulement Fo Gil a annoncé sa retraite politique, mais il a aussi pourfendu la gestion du pays et regretté que les nombreux points consignés dans l’accord ne soient toujours pas mis en œuvre. Pour conclure son baroud d’honneur, GilchristOlympio a invité Faure Gnassingbé à ne pas se représenter en 2020. C’était une sortie honorable et cela a été vu comme une sorte d’« absolution » pour celui qui a tronqué les aspirations profondes du peuple contre quelques postes au gouvernement et celui de titre de « Second man of the power ».

Cette « rémission » se révèle aujourd’hui de vaine. L’homme continue toujours de diriger un parti ambivalent. Triste.

Source : www.icilome.com