Au sortir du deuxième round de la réunion de travail du comité de suivi de la feuille de route de la Cedeao, un compromis a été trouvé en faveur d’une recomposition paritaire de la Commission Électorale Nationale Indépendante (Ceni). Depuis samedi, au travers d’une correspondance adressée au président du parlement, la Coalition des 14 formations politiques (14) a désigné ses huit (08) représentants devant siéger à la Ceni. Un retour à la normale qui cloue, au pilori, le parti Union des Forces du Changement (UFC).
Retour à la normale
Chose faite depuis le week-end dernier. La coalition des 14 formations politiques (C14) désigne ses huit (08) membres devant la représenter au sein de la Ceni, notamment cinq (05) partis parlementaires, deux (02) extra parlementaires et une (01) de la Société civile. Sur la liste, figurent trois (3) représentants pour l’ANC, un (1) pour l’ADDI, un (1) pour le CAR. En ce qui concerne les partis extra-parlementaires, le PNP et la CDPA prennent, chacun un (1) siège chacun. Ceci, pendant que le huitième siège est allé au Front Citoyen Togo Debout (FCTD).
Résistance… aux allures d’un…
Après notification de cette désignation au parlement, l’Ufc joue à la résistance. Le parti de Gilcchrist Olympio persiste et signe qu’il ne cédera point sa place à la Ceni. « Conformément aux conclusions issues de la deuxième réunion du comité de suivi de la mise en œuvre des décisions des Chefs d’États et de Gouvernement issues du sommet du 31 juillet 2018, nous avons l’honneur de vous informer du maintien de Me Jean-Claude Atsou HOMAWOO au titre des représentants de l’opposition parlementaire au sein de la commission électorale nationale indépendante au nom de l’UFC…», a stipulé la lettre signée par le Président national du parti jaune, Gilchrist Olympio.
«Au parlement nous nous sommes inscrits en tant que parti membre de l’opposition et non de la majorité au pouvoir. Nous avons certes signé un accord avec le parti au pouvoir. Mais cela ne veut pas dire que nous avons fusionné avec le parti au pouvoir », explique, pour sa part, Edwards Mensah, l’un des cadres du parti. «On a connu les Agboyibo, les Gnininvi et autres qui ont fait partie du gouvernement mais qui ont conservé leur statut d’opposant et de parti de l’opposition », a-t-il poursuivi avant de s’en remettre à l’arbitrage du parlement. « Nous savons que leurs propositions vont passer devant l’Assemblée nationale qui va redistribuer les rôles. Le parlement est garant du respect des normes. L’ANC avait oublié celui qui est son adversaire politique et pense que c’est M. Gilchrist Olympio qui est l’adversaire à abattre. Mais c’est une fausse approche », a conclu Edwards Mensah.
… Dernier soupire…
Si le parti de Gilchrist Olympio semble ne manque pas d’imagination pour étayer son argumentaire, il ne saura néanmoins se défaire d’une réalité, le guet-apens du 26 mai 2010. L’accord dit «historique» signé avec le défunt Rpt sur les cendres desquelles a pris corps Union pour la République (Unir).
Après avoir perdu suffisamment du terrain, à la suite de cet accord, il est fort prévisible que l’Ufc devienne l’ombre de lui-même. Un parti à l’image des PDR qui n’ont d’existence que sur le papier. Et pour nombre d’observateurs, les prochaines échéances s’annoncent donc comme son ultime Golgotha. Et en se remettant à l’arbitrage du parlement pour se sauver d’affaires, le parti Detia, en agonie, semble pousser son dernier soupire. Ceci, en appelant au secours, son allié politique, le pouvoir cinquantenaire de Lomé qui, huit ans après, n’a fait de cet accord qu’un fiasco.
Le prix de l’imprudence politique
Lâché visiblement dans la mise en oeuvre de cet accord par son allié, cette résistance de l’UFC et de son représentant Jean-Claude Atsou Homawo paraît donc une veine tentative qui scellera définitivement le sort d’un géant, au pied d’argile. Triste sort d’un parti mythique qui aura malheureusement péché par imprudence, face à un régime qui ne respecte pas ses engagements et qui n’est visiblement pas prêt à céder. Certainement le temps pour Fo Gil qui l’aura appris à ces dépens de mieux cogiter sur le bien-fondé de la fameuse citation de son compagnon de lutte, Professeur Léopold Gnininvi qui affirmait qu’ «un accord n’engage que les signataires ». Et à ce titre dans sa posture d’allié au pouvoir, l’UFC ne peut guère prétendre avoir le statut de parti d’opposition parlementaire.
Cyrille PESSEWU
Source : www.icilome.com