Recensement de la Fonction publique : Et si on résolvait enfin les vrais problèmes !

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Recensement de la Fonction publique : Et si on résolvait enfin les vrais problèmes !


Du 21 janvier au 20 février prochain, le gouvernement togolais procédera au recensement de l’ensemble des agents publics. C’est ce qu’a annoncé, le 04 janvier dernier, le ministre de la Fonction publique et des Réformes administratives, Gilbert Bawara. Si l’initiative en elle-même est salutaire, elle repose néanmoins le sujet de sa sincérité. Ceci, surtout au regard des précédents encore vivaces dans la mémoire collective.

Tous au recensement !

Comme ce fut le cas au temps du ministre Solitoki Esso, en 2011, le gouvernement entend mettre, à nouveau à jour, le fichier national des fonctionnaires émergeant sur le budget de l’Etat. Un exercice qui, à sa dernière séance, a dénombré 50. 400 agents publics.

Ainsi donc, à compter du 21 janvier prochain, la Société ivoirienne Snedei chargée de mener ce recensement général des agents publics sillonnera différents services publics repartis sur toute l’étendue du territoire national et recueillera les informations nécessaires concourant à la réalisation de sa mission.

A l’annonce de l’information, nombreux sont les observateurs qui se sont réjouis de cet exercice qui, in fine, permettra à l’état d’avoir un aperçu exhaustif sur l’ensemble des fonctionnaires opérant dans le secteur public. Cela permettra une meilleure planification du budget et rentre ainsi dans les exigences de la bonne gouvernance à laquelle aspire le gouvernement à travers plusieurs réformes entreprises depuis quelques années à divers niveaux, surtout dans le secteur économique.

Questionnements et doutes !

Mais seulement voilà. La démarche risque de se heurter à des réalités qui ont toujours régenté l’administration publique, sans toutefois qu’une force coercitive puisse l’endiguer. Et le mal aux tentacules profonds persiste et ronge au quotidien l’économie nationale. Il s’agit des épineux sujets des agents fictifs et la question des faux diplômes.

Depuis des années, le sujet revient sur le tapis dont le dernier épisode de ce long feuilleton s’est joué, courant 2016, à la préfecture du Golfe. Des décisions de sanctions prises par le Préfet d’alors, Koffi Melebou, à l’encontre de certains agents accusés de faux et usage de faux, pour ce qui concerne leurs diplômes, furent curieusement abrogées par le Président de la Délégation spéciale, Aboka Kossi.

La face visible de l’iceberg

Au cœur de l’imbroglio, des conflits d’intérêts et d’influence auxquels se sont livrées ouvertement ces deux autorités, au point d’en venir de peu aux mains. Le comble, c’est que rien n’a été fait par l’autorité de tutelle pour tirer l’affaire au clair. Les mis en cause sont toujours gardés à leurs postes. Mieux, la voix dénonciatrice a tout simplement été, par la suite, mutée comme pour la réduire au silence, loin de la nébuleuse.

Le mal est profond et tentaculaire

Une situation qui fait finalement comprendre à nombre d’observateurs que la question de faux diplômes et d’agents fantômes ne saurait connaître le bout du tunnel, vu que tout apparaît, de toute analyse faite, comme un système lucratif monté et bien entretenu par un réseau de pontes du système qui, visiblement, n’ont de compte à rendre à personne, et qui se sucrent allègrement sur le dos du contribuable sans toutefois être inquiétés. Une partie de cette «minorité pilleuse des ressources du pays», pour ainsi paraphraser le chef de l’Etat, dans son discours de 2012 à la veille de la fête de l’indépendance.

Et pour en rajouter une couche, l’autorité de tutelle d’alors (le ministère de l’Administration territoriale et des collectivités locales), Payadowa Boukpessi qui n’a pu ni arrêter ses administrés dans leurs déboires, ni aidé à une résolution définitive du contentieux, y compris son prédécesseur Gilbert Bawara, tous deux paradoxalement aux commandes dudit recensement.

D’où des questionnements aussi pertinents que judicieux sur la bonne foi de l’homme. Après avoir usé de son art de contre-vérités et du dilatoire pour l’avènement d’un parlement dans lequel l’ensemble des députés sont à la solde du pouvoir, puisque lui étant redevables, Gilbert Bawara ne chercherait-il pas en réalité un autre terrain fertile pour à nouveau exprimer son art? Beaucoup de togolais se posent la question. Vu que face à ce problème qui remonte dans le temps, beaucoup de ministres de la Fonction Publique d’une rigueur implacable comme Solitoki Esso ou encore Kokou Adjeoda n’ont pu rien faire pour changer la donne, le mal étant bien si profond.

Du nouveau sous le soleil ?

Autrement, il va sans dire, dans un tel décor que le recensement annoncé n’est visiblement que du plat réchauffé de Gilbert Bawara . Ou alors, les motivations seraient ailleurs que celles avancées. Auquel cas, les togolais attendent qu’à la fin de l’opération, que des détenteurs de faux diplômes et des agents fictifs qui inondent le registre de la fonction publique soient purement radiés. Au contraire, il n’y aura rien de nouveau sous le soleil.

FRATERNITE

Source : www.icilome.com