Une question qui pourrait être assimilée à une insinuation provocatrice. Et pourtant, c’est bien ce qui semble tarauder les esprits au sein de la majorité présidentielle en RDC.
Dans une interview accordée au journal Le Monde, le porte-parole de la Majorité présidentielle, André-Alain Atundu Liongo n’y est pas allé avec le dos de la cuillère. « D’un point de vue intellectuel et politique, c’est possible. Les partis signataires de l’accord se sont engagés à ne pas organiser de référendum pour modifier la Constitution. Ceci étant dit, on ne peut pas empêcher un groupe non signataire désireux de changer la Constitution d’user de son droit au référendum, seul instrument qui permet au peuple d’intervenir à tout moment. Tout dépend de sa capacité à réunir 100 000 signatures, déposer sa proposition de référendum au bureau de l’Assemblée et avoir ensuite son aval par un vote des parlementaires », a suggéré André-Alain Atundu Liongo.
André-Alain Atundu Liongo, porte-parole de la Majorité présidentielle, réaffirme que Joseph Kabila ne pourra pas briguer un troisième mandat en décembre.
Et pourquoi changer de constitution ou modifier celle qui existe ? Difficile de le savoir. Toutefois, cette sortie d’André-Alain Atundu Liongo intervient dans un contexte pas trop favorable à Joseph Kabila. Lui dont le départ est actuellement réclamé à cor et à cri par une bonne partie des forces vives : opposition, société civile et Église catholique. Ces derniers évoquent par ailleurs le non-respect par le pouvoir du calendrier électoral qui a déjà connu deux glissements (2016 et 2017), même si la Commission électorale a toujours mis en avant l’actualisation du fichier électoral et l’insuffisance de moyens. Ce qui sans doute explique que l’opposition redoute un troisième glissement du calendrier électoral.
on ne peut pas empêcher un groupe non signataire désireux de changer la Constitution d’user de son droit au référendum, seul instrument qui permet au peuple d’intervenir à tout moment. Tout dépend de sa capacité à réunir 100 000 signatures
Et en quoi le changement de constitution serait-il utile ou salutaire à Kabila ? Là, est toute la question. Si George Weah a récemment annoncé la modification de la Constitution de son pays pour supprimer une injustice, ces dernières années, bien de pays africains modifient ou changent leurs constitutions pour effacer des dispositions relatives à la limitation du nombre de mandats présidentiels et pour supprimer la limite d‘âge du président. Un stratagème devenu à la mode dans le continent, car ça passe souvent comme lettre à la poste.
Mais, plus de peur que de mal pour l’opposition, puisque le président Kabila a récemment promis de désigner son successeur en juillet prochain.
Source : www.cameroonweb.com