L’abbé Florent Mbulanthie, un prêtre catholique disparu pendant près de deux jours a finalement été découvert sans vie, sur une rivière du Kasaï. Il aurait subi de nombreuses violences.
Recrudescence des violences dans la région du Kasaï,au centre de la République démocratique du Congo. C’est dans cette région théâtre d’affrontements entre milices locales et forces gouvernementales qu’a été découverte en fin de semaine la dépouille de Florent Mbulanthie, un prêtre de la localité d’Ilebo.
Selon les sites locaux, le corps du prélat a été découvert dans une embarcation de fortune, alors qu’il avait disparu depuis la soirée de mercredi, date à laquelle il a été aperçu pour la dernière fois avec deux de ses collègues et une femme, raconte Actualité.cd.
À en croire des membres de son entourage, la dépouille du père Florent portait des marques de violence. “À le voir, il aurait été étranglé. Il porte ses sandales, sa montre et ses habits. Seule la chemise n’a pas de bouton”, a confié au site un enseignant.
Meurtre avec préméditation ?
Si l‘énigme de la disparition du prêtre a été résolue, celle sur les conditions de sa mort, et le motif reste à élucider. Avant sa disparition, il aurait été menacé verbalement et physiquement par la femme avec laquelle il se trouvait mercredi soir. Cette dernière, appréhendée après les témoignages en défaveur, a finalement été libérée par la police.
Pour la société civile d’Ilebo qui regrette cette relaxe, il n’y a nul doute que la mort de l’abbé Florent Mbulanthie était préméditée. Connu pour son franc-parler, notamment sur les questions politiques, il était également le garant d’un fonds important de Caritas Congo destiné à la construction d’un orphelinat de l’Église catholique, à Ilebo.
La région du Kasaï a basculé dans la violence en septembre 2016, un mois après la mort d’un chef traditionnel, Kamwina Nsapu, tué lors d’une opération militaire. Il s‘était opposé au pouvoir de Kinshasa. L’insurrection de disciples qui s’en est suivi et la répression violente de l’armée ont fait plus de 3 000 morts et plus d’un million de déplacés.
Depuis novembre 2017, la région du Kasaï-central connaît une montée de l’insécurité due à la reprise des attaques des miliciens. Ces attaques ont déjà fait plusieurs morts. Fin février quatorze assaillants présumés et un militaire ont été tués dans un nouveau regain de violence.
Source : www.cameroonweb.com