En République démocratique du Congo, cela fait un mois jour pour jour que la commission d’enquête mixte sur les manifestations du comité laïc de coordination a rendu ses conclusions. Pour la première fois, cette commission était composée, non seulement des représentants des institutions étatiques, mais aussi des membres de la société civile. Cette enquête concernait uniquement les évènements de Kinshasa, deux manifestations, celles du 31 décembre et du 21 janvier, faute de moyens et malgré l’insistance de la société civile pour ouvrir l’enquête à tout le territoire national. Mais malgré cela, plusieurs recommandations fortes avaient été dégagées : levée de l’interdiction de manifester, libération des activistes détenus dans les services de renseignements, interdiction d’utiliser des balles réelles ou de faire appel à l’armée contre des manifestants pacifiques. Un mois après, où en est-on ?
Il est trop tôt pour savoir si des poursuites sont engagées depuis le travail de cette commission contre les auteurs de la répression puisque la commission elle-même n’a toujours pas transmis les informations dont elle disposait au ministère de la Justice. Ce rapport détaillé est en cours de finalisation, assure le rapporteur de la commission.
Pour les autres recommandations annoncées, aucune raison d’attendre, elles dépendent juste de la bonne volonté du gouvernement, insiste la Voix des sans voix, comme la levée d’interdiction nationale de manifester ou de se réunir. Officiellement, c’est fait, c’est ce qu’a annoncé la ministre congolaise des Droits de l’homme à Genève.
Une manifestation de la Lucha a pourtant été violemment réprimée juste après cette annonce. Et le week-end dernier, le premier meeting de la plateforme électorale du candidat exilé Moise Katumbi n’a pas pu se tenir dans un lieu public à Lubumbashi, faute d’autorisation.
La commission recommandait aussi la libération de tous les manifestants détenus arbitrairement dans les services de renseignement. Pour les cas les plus emblématiques, celui de Carbone Beni et de ses collègues du mouvement citoyen Filimbi, aucune avancée. Leurs avocats n’ont toujours pas accès à leurs clients depuis près de 4 mois. Quant aux blessés de ces manifestations, ils attendent toujours une prise en charge et c’est ce que souhaitait la commission.
Joints lundi par RFI, la ministre congolaise des Droits de l’homme, Marie-Ange Mushobekwa, et le président de l’association congolaise pour l’accès à la justice, Me George Kapiamba, qui avaient présenté conjointement les conclusions de cette commission, promettent de s’exprimer publiquement pour faire un bilan dans les prochains jours, le temps de faire le point lors d’une plénière qui devrait se tenir ce mercredi.
Source : www.cameroonweb.com