RDC: troubles à Kinshasa lors du retour de Jean-Pierre Bemba

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L’appareil de l’ancien vice-président de la République démocratique du Congo a atterri à 9h25, heure locale à l’aéroport de Kinshasa ce mercredi 1er août 2018. Jean-Pierre Bemba a ensuite posé le pied sur le sol congolais, après onze ans d’absence. Des troubles ont eu lieu peu après sa sortie de l’aeroport et l’ancien vice-président a été conduit à vive allure au siège de son parti. Peu avant 15h TU, 16 heure locale, le véhicule de JP Bemba a quitté le siège du MLC en direction de sa résidence, selon Eve Bazaiba, secrétaire générale du parti. Mais la police est positionnée pour l’en empêcher conformément, dit-elle, aux instructions qu’elle a reçues. Aucun accord ne semble avoir été trouvé à cette heure pour le lieu de résidence de l’opposant.

La traversée de Kinshasa a été faite à vive allure. Peu après sa sortie de l’aéroport, alors que des troubles éclataient, son véhicule conduit par son frère et escorté par la police a été vu partant à vive allure vers une destination inconnue, semant la panique dans son entourage, dont la secrétaire générale du MLC, Eve Bazaiba, restée derrière dans un autre véhicule sans comprendre ce qui se passait. La voiture de Jean-Pierre Bemba a ensuite pris un autre itinéraire que celui qui était prévu pour finalement arriver au siège provincial du MLC, avenue de l’Enseignement.

Pour le général Kasongo, chef de la police de Kinshasa, la voiture a accéléré à la demande de Jean-Pierre Bemba pour sa sécurité.

Pour le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mendé, la police n’a fait que son travail : « Tout est calme, tout est normal. Il n’y a aucun problème, la police fait son travail, nous avons protégé le sénateur qui revient d’une absence de plus de dix ans à l’étranger et qui est une célébrité, un ancien vice-président de la République. La police a fait son travail. Jusque-là aucun incident à signaler. »

Peu après, JP Bemba a salué la foule depuis la fenêtre du siège provincial du MLC. Un geste accueilli par des chants et des applaudissements par les milliers de sympathisants qui s’étaient massés devant.

« Très content d’être ici »

Auparavant, ses partisans étaient venus l’accueillir à l’aéroport international de Kinshasa ce mercredi. Dès sa descente du jet privé qui l’a ramené de Bruxelles, Jean-Pierre Bemba s’est déclaré « très content d’être ici », les traits visiblement tirés par le voyage, tout en embrassant un à un les proches venus l’accueillir.

L’accès au tarmac a été réservé à un cercle très restreint de proches. Certains, dont sa sœur, la députée Françoise Bemba, ont dû jouer des coudes pour franchir le cordon de sécurité et se rendre au pied de l’avion. L’ancien vice-président était accompagné de sa femme et de leurs enfants.

Son parti a dénoncé dans un communiqué « la maltraitance que subit Jean-Pierre Bemba à son retour ». Selon le MLC, « les autorités politiques ont interdit que lui soit réservé un accueil au pied de l’avion et enfin, il ne lui a pas été permis d’accéder à la résidence familiale dans la commune de la Gombe, car c’est un périmètre présidentiel. »

La grande question qui se pose c’est de savoir où Jean-Pierre Bemba va dormir cette nuit ? Le MLC assure ne pas avoir d’autres solutions que sa résidence familiale. « C’est chez lui, c’est là qu’il a grandi et vivent ses proches ». Eve Bazaiba a même lancé ce matin un appel au chef de l’Etat Jean-Joseph Kabila : « Jean-Pierre Bemba ne représente pas une menace en termes de sécurité, d’autant moins qu’il est encadré par la police ». Le général Kasongo dit attendre les instructions pour la suite. Il ajoute aussi que gouverneur de Kinshasa, André Kimbuta, a loué pour l’ancien vice-président une suite à l’hôtel Memling, loin du périmètre présidentiel. Une option refusée par son camp.

Jean-Pierre Bemba a annoncé son intention de se présenter à l’élection présidentielle prévue le 23 décembre prochain. Il a jusqu’au 8 août pour remettre son dossier de candidature à la Commission électorale. Une démarche qu’il ne pouvait faire qu’en personne, n’étant pas, suite sa détention à la CPI en dehors du territoire congolais, enrôlé sur les listes électorales

Source : www.cameroonweb.com