Les prises de position de Moïse Katumbi ne font pas l’unanimité au sein de Lamuka, dont il assure la présidence tournante. Il propose une opposition exigeante mais « républicaine ». Une position ne remettant pas en cause l’élection de Felix Tshisekedi, à l’opposé de celle de Martin Fayulu.
Ce lundi 20 mai, au soir de son retour à Lubumbashi, Moïse Katumbi a assuré que son choix de mener une opposition « républicaine » face à Félix Tshisekedi correspondait bel et bien à la convention signée par les six leaders de Lamuka en avril dernier. Pour Steve Kivwata, l’un des porte-parole de Martin Fayulu pendant la campagne, cette affirmation est fausse. Il reproche à Moïse Katumbi de détourner la coalition des objectifs qu’elle s’est choisis :
« Déjà, dans le préambule, les six leaders constatent qu’il y a une grave crise politique dans notre pays du fait du chaos électoral. De ce fait, les institutions qui en sont sorties ne peuvent être qu’illégitimes. Bien plus, le coordonnateur, les six leaders ne lui ont pas donné la compétence de décider à leur place. Donc, il n’appartenait pas à Moïse Katumbi de lever une option aussi grave, violant nos textes. »
Risque de marginalisation de l’opposition
Pour ce cadre de Lamuka, opter pour une opposition républicaine et renoncer au combat pour la vérité des urnes est une stratégie « mauvaise » dans le contexte actuel qui risquerait de conduire soit à l’éclatement soit à la marginalisation de la coalition :
« On ne peut pas faire une opposition républicaine à une majorité qui est sortie d’un hold-up électoral. Et, deuxièmement, nous sommes dans un pays où la majorité ne sait pas respecter l’opposition, donc aller de manière républicaine, ce serait effectivement se faire étouffer par une majorité contrôlée à 90% par le FCC du président Kabila. »
Steve Kivwata laisse tout de même à Moïse Katumbi le bénéfice du doute, et lui lance un appel afin qu’il revienne « à la raison ». Pourtant, parmi les proches de Martin Fayulu et Adolphe Muzito notamment, certains reprochent à Martin Fayulu d’avoir trahi l’esprit de l’accord qu’ils ont tous signé à Bruxelles en avril au risque de faire « éclater la coalition Lamuka ».
Source : www.cameroonweb.com