L’opposition congolaise a manifesté vendredi 26 octobre dans le calme en RDC, demandant notamment des élections sans machine à voter.
Une gerbe de fleurs à la main, un jeune homme fait un signe de croix. Il enterre symboliquement la machine à voter décriée par les manifestants qui l’entourent comme un outil de fraude au service du pouvoir. « Nous voulons les élections sans machine à voter. Ces machines ce sont des machines à voler ! S’emporte-t-il. Ils sont en train de nous prendre en otage. »
Pas de machine à voter, mais pas question pour autant d’accepter un nouveau report du scrutin, disent ces manifestants. Pour ce père de famille, il est encore temps de revenir au vote papier. « Dans le calendrier de la Céni, il est prévu commande, impression, livraison des bulletins de vote à partir du mois d’octobre. Nous sommes encore au mois d’octobre, il y a encore du temps pour commander les bulletins pour qu’on les ait aux élections du 23 décembre 2018 », avance-t-il.
Plusieurs responsables de partis politiques ont pris part au cortège. Parmi eux, Adolphe Muzito dont la candidature à la présidentielle a été refusée. « Nous accompagnons le peuple à sa revendication première : de bonnes élections le 23 décembre prochain obligatoirement, mais des élections sans machine à voter », résume-t-il.
Absence de l’UDPS
Un absent notable en revanche : le parti UDPS qui avait décidé de ne pas participer. Vendredi matin encore, le secrétaire général du parti, Jean Marc Kabund, parlait d’une marche aux objectifs « obscurs », destinée à défendre « des individus » plutôt que les intérêts du « peuple ».
En fin de journée pourtant, sur son compte Twitter, Felix Tshisekedi, le candidat du parti, a tout de même félicité ses camarades de l’opposition et rappelé l’importance de rester « unis » pour « relever ensemble les défis de la candidature commune, du fichier corrompu et de la machine à voter ».
Bravo aux amis de l’opposition pour les marches organisées ce jour dans plusieurs villes du pays. Je rappelle par la même occasion, le devoir de relever ensemble les défis de la candidature commune, du fichier corrompu et de la machine à voter. Restons unis pour le Congo.
— Félix A. Tshisekedi (@fatshi13) October 26, 2018
Un peu plus tôt, Vital Kamerhe, présent dans le cortège, avait lui aussi tenté de rassurer sur la capacité de l’opposition à s’entendre malgré ses divergences en vue des élections, tout en regrettant l’absence de l’UDPS.
C’est une famille qui a des petits problèmes et notre idée c’est de montrer qu’on peut surmonter ces problèmes là au lieu d’allumer le feu.
Comme d’autres leaders de l’opposition, l’ancien Premier ministre Adolphe Muzito préfère minimiser la portée de cette absence. Une absence toutefois amèrement critiquée par une partie des manifestants.
De son côté, la Voix des sans voix se dit satisfaite du déroulement de cette marche du vendredi, à Kinshasa. Une marche qui s’est déroulée de manière pacifique, souligne cette organisation qui regrette, cependant, l’interdiction ou la dispersion des marches prévues à Kisangani, Bukavu, Lubumbashi, Mbuji-Mayi ou Lisala. Le bon exemple de Kinshasa prouve, pour la Voix des sans voix, que les manifestations peuvent se dérouler sans problème et doit inciter les autorités à garantir l’exercice des libertés publiques lors des prochaines manifestations dans le pays.
« Nous insistons pour que le gouvernement central puisse garantir l’exercice des libertés publiques partout à travers le pays et qu’aucune restriction ne puisse être acceptées ou tolérée. »
Source : www.cameroonweb.com