RDC: l’opposition fait bloc contre la ‘machine à voter’ de la Commission électorale

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En République démocratique du Congo, l’opposition a fait front uni, mercredi 11 avril, contre la Commission électorale. « Réunie ce mercredi à Kinshasa, l’opposition politique congolaise exprime sa profonde préoccupation face à l’attitude désinvolte de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) dans la gestion du processus électoral », ont écrit les représentants de cinq partis dans un communiqué.

Parmi les signataires figurent le président et candidat du parti historique de l’opposition congolaise, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) à l’élection présidentielle du 23 décembre, Félix Tshisekedi, et un proche de Moïse Katumbi, autre candidat déclaré qui vit en exil en Belgique depuis deux ans.

C’est la première fois que l’UDPS et la plate-forme de Moïse Katumbi, Ensemble, signent un même communiqué depuis la déclaration de candidature des deux opposants en mars. L’opposition « réitère son rejet » de la machine à voter que la Céni veut utiliser pour imprimer les bulletins de vote lors des élections conjointes présidentielle, législatives et provinciales du 23 décembre. Elle « insiste auprès de la Céni sur l’urgence de l’abandon de ce projet porteur des germes de conflits ».

Une machine électorale désavouée

Fabriquée par la société coréenne Miru Systems, cette « machine à voter » a été désavouée par la commission électorale coréenne (NEC) et l’ambassade de Corée du Sud à Kinshasa. Dans un communiqué daté du dimanche 8 avril, l’institution coréenne « a exprimé de sérieuses inquiétudes à propos de l’introduction obligatoire (de ces machines) en RD Congo malgré la situation politique instable et un environnement vulnérable, dont de faibles infrastructures électriques et l’état des routes, le fort taux d’illettrisme et le climat tropical qui peut conduire à un mauvais fonctionnement des machines ».

En dépit de plusieurs critiques, la Céni avait pourtant conclu, en 2017, un accord de gré à gré avec la société coréenne, d’un montant de plusieurs millions de dollars. Les opposants ont invité le gouvernement coréen à « faire annuler le contrat liant la Céni à Miru ». Les opposants ont enfin demandé aux États-Unis, aux pays européens et à la Corée du Sud de « bloquer les comptes de l’entreprise Miru Systems pour transaction illicite ».

Les élections générales du 23 décembre doivent organiser le départ du président Joseph Kabila, qui est resté au pouvoir au-delà de la fin de son deuxième et dernier mandat, intervenue selon la Constitution le 20 décembre 2016. Plus de 40 millions d’électeurs sont inscrits, dans un pays immense (2,3 millions de km2) qui n’a jamais connu de transition pacifique du pouvoir.

Source : www.cameroonweb.com