RDC: l’ONU se penche sur les crimes commis dans le Kasaï

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Les experts des Nations unies le reconnaissent volontiers, leur rapport « n’est pas complet ». 5 mois d’enquête, 3 visites sur le terrain et quelque 500 témoins et victimes interrogés ne suffisent pas pour faire un tableau exhaustif des violences commises dans le Grand Kasaï pendant plus d’un an. L’objectif était seulement « de peindre de façon juste et neutre les phénomènes qui se sont produits, à grands traits », explique Luc Côté, l’un des auteurs du rapport.

Mais selon les experts, les crimes listés permettent de confirmer un niveau de violence extrêmement élevé dans le Kasaï et l’existence de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité commis par les forces armées de la République démocratique du Congo pour beaucoup, mais aussi par les milices, notamment les Kamuina Nsapu.

La volonté de nuire mais aussi un certain niveau d’organisation se retrouvent toutefois chez l’ensemble des auteurs de violence, affirment les experts. Ils citent pour exemple les opérations de porte-à-porte, véritable campagne de terreur, avec viols et pillages menés par l’armée. Et, du côté des Kamuina Nsapu, les centaines d’enfants recrutés de force, obligés de décapiter leurs victimes.

Des poursuites judiciaires qui se font attendre

Les experts disent avoir voulu constituer une base de données pour que le Congo puisse lancer des poursuites. Des poursuites qui tardent à se mettre en place, ont regretté de nombreux pays membres du Conseil des droits de l’homme aujourd’hui.

Les experts souhaitent à présent savoir « ce qui va être fait par les autorités congolaises pour améliorer l’efficacité, la capacité du système de justice en place, pour avoir des résultats ». Le Canadien Luc Côté, l’un des trois experts, espère donc que le Conseil des droits de l’homme de l’ONU se concentre sur la surveillance du suivi judiciaire au Congo, qu’il « regarde ce qui se passe au niveau de la justice ».

Source : www.cameroonweb.com