Ce n’était pas une passe d’armes. Non ! La haine du son de cloche contraire doublée d’un égo surdimensionné est si prégnante chez le président hors mandat de la République Démocratique du Congo qu’il se verrait bien enfilant goulument trois verres de cyanure plutôt que d’échanger avec un de ceux qui ont la manie de lui rappeler qu’il n’est qu’un despote dont l’impopularité le dispute à l’illégitimité, et que ces caractéristiques qui lui vont comme une paire de gants sont perçues des milliers de kilomètres à la ronde.
Non, c’est à un monologue d’imprécations que s’est livré le représentant de l’Union Européenne, expulsé de Kinshasa, tel les prophètes de la Bible, secouant de la cendre sur leur tête et de la poussière de leurs souliers pour dire leur rejet de l’inconduite du peuple et des souverains d’Israël vis-à-vis du Dieu d’Abraham, Isaac et Jacob.
Le diplomate européen qui a obtempéré samedi après-midi à l’injonction du régime de Kabila à lui faite jeudi par la voix du chef de la diplomatie congolaise, Léonard She Okitundu d’avoir à débarrasser le plancher congolais dans les 48 heures, ne s’est pas retenu de s’adresser directement au raïs congolais, dans des termes qui exhalent sans équivoque la prédiction de lendemains qui déchantent douloureusement pour le destinataire de son message.
Outre de rappeler à Monsieur Kabila que son expulsion à lui Barth Ouvry est une manière de parricide, parce que le dictateur congolais qui se proclame nationaliste intransigeant est un produit des manigances occidentales, consortiums de faiseurs de rois pour pays sous-développés et ex-colonisés d’Afrique dont l’Union Européenne fait partie –à défaut d’en être la figure de proue-, l’Ambassadeur Barth Ourvy qui perçoit Joseph Kabila sous le prisme du pouvoir boulimique et de l’accaparement le plus inconséquent voit en ce produit de l’occident un inconscient qui s’est pris la tête de ses récurrentes confrontations –restées « impunies »- avec ceux qui l’ont fait, et sont par conséquent suffisamment avisés de la manière de s’y prendre pour le défaire, maintenant qu’il s’éloigne du canevas de la démocratie qui avait été tracé pour sa gouverne, accordant plutôt sa préférence à la dictature.
Joseph Kabila. Quand celui qui sait d’où tu viens te dit que tu ne sais pas où tu vas, il faut te faire sérieusement du souci
Et pour bien préciser sa pensée et celle de l’Union Européenne dont il est le mandataire des intérêts et stratégies, l’Ambassadeur pense que la mésaventure que lui a fait vivre la clique autocratique au pouvoir à Kin’ n’est rien, rapportée à celle qui attend ses bourreaux au détour, car il ne leur sera même pas accordé 48 heures pour prendre leurs cliques et leurs claques quand sonnera pour eux le glas.
And last but not the least, Barth Ouvry qui ne peut se permettre une telle excentricité verbale ou épistolaire sans être avalisé par ses patrons de Bruxelles, fait une petite confidence au successeur du « Mzee » défunt : « Mon départ n’est pas un signe de faiblesse mais une fin logique de votre régime car vous devenez suicidaire. ». En de termes plus prosaïques, si j’obtempère, ce n’est pas pour ta gloire, mais pour te préparer la plus fracassante des déchéances. C’est ce qu’on appelle « reculer pour mieux sauter ». Mais on peut parier sa main à couper que plus préoccupé de confier son siège à garder à son dauphin Ramazani Shadary en attendant de venir le reprendre en 2023 comme il l’envisage, Kabila n’aura pas la comprenette aussi perméable pour entendre l’oracle de cette oreille, et continuera sa fanfaronnade. Et contre ceux qui l’ont porté au pouvoir, et contre le peuple congolais qui n’en a jamais voulu. Ou presque pas. Ignorant que « tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse ».
Mais qui plaindra la pauvre cruche… à la barbe poivre-sel qui n’a rapporté jusqu’ici à son proprio (le peuple congolais) que des hectolitres de sang et de larmes en lieu et place de l’eau ?
Source : www.cameroonweb.com