RDC: Katumbi-Bemba, faiseurs de président ?

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Moïse Katumbi et Jean-Pierre Bemba maintiennent leur soutien à Martin Fayulu, désigné candidat commun de l’opposition. Ce dernier peut-il rester en position de force grâce à cette alliance pour la présidentielle ?

Malgré la défection de Felix Tshisekedi et de Vital Kamerhe, Martin Fayulu pourrait bénéficier des reports de voix automatiques suite aux consignes de vote données par Jean-Pierre Bemba et Moise Katumbi. En effet, les deux leaders demeurent populaires dans leur fief respectif.

Autre raison qui justifierait le report des voix : comme dans plusieurs autres pays africains, le vote est avant tout ethnique, tribal, régional et linguistique en RDC.

Freddy Matungulu et Adolphe Muzito ont joué un rôle crucial à la désignation contestée de Martin Fayulu comme candidat commun de l’opposition le dimanche dernier à Genève. Les trois sont tous…

« Dans le cas de l’Ouest, le report sera massif. Il ne faut pas ignorer qu’au-delà de Moïse Katumbi, Fayulu a un certain nombre d’alliés qui sont de l’Est. Et surtout, Fayulu est en train de bénéficier de plus en plus du soutien actif des mouvements citoyens, dont en particulier la Lucha, à l’Est. Félix et Vital sont les plus grands perdants dans ce qui est en train de se passer maintenant. Mais seul le peuple en décidera », analyse un politologue congolais qui a requis l’anonymat.

Félix Tshisekedi devra d’abord compter sur sa région natale. Le Kasaï, situé dans le centre du pays, est considéré comme le fief électoral et naturel de l’UDPS, le parti fondé par son père, Etienne, en février 1982.

Mais Félix Tshisekedi pourrait aussi récupérer des voix dans d’autres régions, en raison de l’implantation nationale de sa formation politique.

Quant à Vital Kamerhe, il pourrait faire le plein des voix dans l’Est, comme Moïse Katumbi. Notamment, dans sa province natale, le Sud-Kivu.

« Personne ne peut gagner seul. Même l’UDPS ne peut pas gagner seule. Malheureusement, je pense que ca va faire les affaires du régime en place. Cela pourra aboutir à du tribalisme. Quelqu’un du Congo central se sentira ainsi beaucoup plus proche de Fayulu que d’un autre candidat », soutient le juriste et politologue Didier Nkingu. Selon lui, la désignation d’un candidat unique était la seule solution pour éviter la dispersion des voix.

La majorité de l’électorat se trouve dans l’est du pays : 55%, contre 45% à l’ouest. Et chacun des candidats en lice tentera d’engranger des voix au delà de son bastion, a conclu Didier Nkingu.

Source : www.cameroonweb.com