Après la flambée de violence de la semaine dernière, le décompte macabre continue en Ituri. La société civile affirme avoir dénombré 161 victimes, un chiffre que les autorités provinciales ne sont pas encore en mesure de confirmer, alors que la communauté Hema, principale victime de ce nouveau massacre, affirme que le bilan est plus lourd.
Si les différentes communautés appellent au calme, l’origine et les responsabilités de cette nouvelle tuerie font polémique, alors que l’enquête officielle est encore en cours.
Le premier point de discorde concerne l’origine de cette nouvelle flambée de violences. Quatre commerçants Lendu ont été tués lundi 10 juin, mais par qui ? L’enquête est toujours en cours. Les Hema assurent qu’il ne s’agit pas de l’un des leurs, mais que cet incident a été orchestré pour justifier la tuerie qui a suivie. Une piste explorée par la police, mais démentie par les membres de la communauté Lendu.
Bilan effarant
Reste que le bilan de 161 morts, selon la société civile, est effarant. Après ce troisième massacre en deux ans, la communauté Hema dénonce des tueries organisées et ciblées et réclame une enquête internationale.
« Pourquoi les Hema sont victimes des massacres depuis 1999 ? s’interroge Victor Ngona, porte-parole du peuple Hema. Mais la communauté internationale garde le silence, comme s’il n’y avait rien en Ituri, et ça ce n’est pas normal. Nous réclamons une enquête internationale pour que les responsables soient traduits devant la justice compétente ».
Les autorités pointent du doigt un groupe armé du nom de Codeco. Il serait essentiellement composé de Lendu endoctrinés, selon le gouverneur de la province. Mais le porte-parole des Lendu, Jean-Marie Ndjaza, rétorque que des membres de sa communauté aussi, ont été ciblés.
Condamnation et regrets
« Nous condamnons et regrettons ce qui est arrivé. Il est vrai qu’il y a eu des exactions. Les gens ont été tués. Ça ne veut pas dire que seuls les Hema sont des victimes. Nous avons répertorié le cas de préjudices dont ont été victimes des membres de la communauté Lendu ».
Mais ce représentant de la communauté Lendu n’est pas capable, à ce stade, de fournir un bilan. Les autorités provinciales font par contre état d’une centaine de membres de l’ethnie Alur, également victimes de cette dernière tuerie et d’au moins 198 000 personnes déplacées.
Source : www.cameroonweb.com