Deux responsables communautaires enrôlés dans la campagne de prévention contre l’épidémie ont été tués dans le nord-est du pays, dans une petite localité sur l’axe Beni-Butembo, dans la province du Nord-Kivu, selon le ministère congolais de la Santé.
L’attaque s’est produite aux environs de 23 heures, heure locale, vendredi, dans la localité de Mukulia, à environ sept kilomètres au sud de la ville de Beni. Selon un rapport du ministère congolais de la Santé, les deux agents auraient été tués par « des personnes du même quartier » qui les enviaient. Plusieurs éléments recueillis sur place accréditent de cette hypothèse.
Les hommes armés s’en sont d’abord pris à un relais communautaire dans la riposte contre Ebola, à une femme à qui ils ont demandé de l’argent avant de l’abattre de plusieurs balles. Un voisin aurait entendu l’un des assassins dire en swahili : « Ils sont en train de bouffer l’argent de la riposte. » Et d’autres témoignages sur place assurent que la femme aurait reconnu un des assaillants avant d’être tuée.
Enquête en cours
Ce groupe d’hommes non identifié s’est rendu ensuite au domicile, éloigné de plusieurs centaines de mètres, d’un chef de cellule, lui aussi engagé dans la riposte contre Ebola, et ils l’ont assassiné. Le maire de Beni parle d’une enquête en cours pour déterminer ce qui s’est réellement passé.
Ce n’est pas la première fois que des agents ou des infrastructures engagés dans la riposte contre Ebola sont visés en RDC. Le personnel soignant a été régulièrement pris pour cible par les groupes armés présents dans la zone Beni-Butembo. Fin février, les équipes de Médecins sans frontières ont suspendu leurs activités suite à l’attaque de deux centres de soin et en avril, un médecin de l’OMS a été tué dans l’attaque du centre hospitalier universitaire de Butembo.
Enfin, les agents de la riposte font face à l’hostilité de voisins, qui les jalousent à cause des salaires qu’ils gagnent, entre 200 à 300 dollars par mois. Ce qui représente une fortune pour la population du nord-est de la RDC, frappée de plein fouet par la crise depuis des années.
Source : www.cameroonweb.com