L’opposant Moïse Katumbi Chapwe est arrivé à Goma samedi 26 octobre après deux tentatives manquées. Il a tenu un meeting au stade Afia où il a nié un quelconque rapprochement avec l’ancien régime de Joseph Kabila.
Devant une foule nombreuse venue l’attendre depuis l’aéroport jusqu’au stade Afia, Moïse Katumbi a d’abord exprimé sa joie de se retrouver enfin à Goma :
« Nous avons raté plusieurs occasions de nous revoir, je le comprends en voyant cette masse ici. Je loue votre esprit révolutionnaire parce que je suis ici grâce à vous. »
Katumbi a promis de faire une opposition exigeante avec son propre parti politique qu’il veut créer. S’agissant de son prétendu rapprochement avec l’ancien président Joseph Kabila, il répond : « Ce sont des bêtises. N’y prêtez même pas attention. Je ne peux pas trahir la population. Nous nous comprenons ? Si j’étais un traitre, pourrais-je venir ici ? Cessez d’écouter les mensonges. »
Moise Katumbi appelle aussi à combattre la corruption et la mauvaise gouvernance et promet de se battre pour le bien-être social du peuple congolais.
Nathy Nuriati habite Goma. Elle se dit satisfaite du discours de Katumbi. « Il vient de lever les doutes que nous avions… Il y avait des rumeurs qui circulaient dans nos oreilles pour dire qu’il n’était plus de l’opposition et voilà il vient de dire qu’il y est et qu’il ne quittera pas l’opposition. »
Après Goma, le président d’Ensemble pour le Changement se rendra aussi à Beni, Butembo, Bukavu, Ituri et Kindu pour délivrer le même message. À noter aussi le retour de Salomon Idi Kalonda Della, conseiller en communication qui retrouve sa liberté de circuler.
? Kabila peut-il revenir ?
La question est au cœur des débats depuis que le PPRD, son parti, a annoncé le retour de l’ex-président de la République, dans les tous prochains jours, dans l’arène politique.
Ce sont les fidèles de Joseph Kabila qui ont annoncé cette nouvelle lors de leurs assises de Lubumbashi, cette semaine. Pour Néhémie Mwilanya, le dernier directeur de cabinet de Joseph Kabila, aujourd’hui coordonnateur du FCC, « aucun obstacle constitutionnel ou institutionnel » n’empêcherait le retour au pouvoir de l’ancien président de la République en 2023. Au moment opportun, le bureau politique et les instances habilitées vont se prononcer sur la question, a renchéri Mwilanya.
Depuis, les réseaux sociaux se sont emballés. Il n’est pas possible pour un sénateur à vie de briguer un autre mandat présidentiel, rétorque Paul-Gaspard Ngondakoy. Pour ce professeur de droit constitutionnel à l’Université de Kinshasa, le statut de sénateur à vie-statut viager est inscrit dans la Constitution. Joseph Kabila ne peut donc pas y renoncer comme il l’entend.
Les propos de Néhémie Mwilanya ont fait également bondir le professeur Jacques Ndjoli, un député du Mouvement de libération du Congo (MLC). À ses yeux, le retour de Joseph Kabila serait une « hérésie ». « Le droit constitutionnel congolais, selon l’article 70, est clair : le mandat du président est de cinq ans, renouvelable une seule fois. Point », insiste-t-il. Et les compteurs ne repartent pas à zéro quand on quitte le pouvoir. « C’est impossible. À moins qu’il puisse mourir et ressusciter parce que, dès qu’il a quitté le pouvoir, il est sénateur à vie et il se trouve dans une situation d’impossibilité, d’incompatibilité de redevenir candidat ».
D’autres voix s’ajoutent au débat. Elles veulent savoir qui a la bonne lecture de la Constitution. La Cour constitutionnelle ou les deux chambres du Parlement seront sans aucun doute sollicitées pour trancher.
Source : www.cameroonweb.com