Alors que la Cour pénale spéciale se met lentement en place, le 6 novembre dernier, deux juges internationaux et vingt officiers de police judiciaire centrafricains ont prêté serment. Bien qu’invités à cette cérémonie, la Minusca et les bailleurs de fonds, qui financent en partie la CPS, avaient brillé par leur absence.
En raison, la partialité du choix de ces dix policiers et dix gendarmes chargés d’accompagner la Cour dans ses enquêtes. A l’origine, le 29 septembre, le comité de sélection de la CPS avait recommandé vingt noms au ministère de la Justice.
C’est là que Flavien Mbata, le Garde des Sceaux, est intervenu en modifiant cette liste au prétexte qu’une ethnie était trop représentée. Il a alors inscrit le nom de dix nouveaux officiers de police judiciaire, une pratique contraire aux règles de la Cour pénale spéciale. Le 6 octobre, le décret était validé et signé par le président Touadéra.
Ce qui a fait bondir la communauté internationale, accusant l’exécutif centrafricain d’ingérence dans la bonne marche de cette institution encore fragile et censée être indépendante de toute pression politique.
Depuis plusieurs jours, des réunions ont lieu pour tenter de régler cette affaire. Toujours est-il que la formation de ces officiers de police judiciaire, qui devait débuter lundi prochain, a été repoussée à une date encore inconnue et que certains bailleurs ont dès à présent suspendu leurs financements jusqu’à ce qu’une voie de sortie ait été trouvée.
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