Sibeth Ndiaye, la nouvelle porte-parole du gouvernement, est née à Dakar, au Sénégal, et n’a obtenu sa citoyenneté qu’en 2016 après avoir aidé à diriger la campagne électorale du président Emmanuel Macron.
Mais les liens étroits qu’elle entretient avec le président – et certains de ses commentaires lorsqu’elle était sa conseillère en communication – ont fait d’elle la cible privilégiée des critiques.
En juillet 2017, l’hebdomadaire français l’Express, lui avait attribué ces paroles : » J’assume parfaitement de mentir pour protéger le président « .
De Dakar à Paris
Mme Ndiaye est née en 1979 dans l’ancienne colonie française du Sénégal, dans une famille très engagée politiquement. Son père était très impliqué dans le Parti démocratique sénégalais, tandis que sa mère était juge de haut rang au conseil constitutionnel du pays.
Ayant fait ses études au Sénégal et à Paris, elle s’est impliquée activement dans le syndicat national des étudiants français. À Jeune Afrique, elle a expliqué le moteur de cet engagement : changer la vie des autres étudiants.
Le déclic qui a poussé la jeune femme à s’impliquer en politique au niveau national a été l’élection présidentielle française de 2002, au cours de laquelle Jean-Marie Le Pen, et son parti d’extrême droite le Front national , s’était qualifié pour le second tour. C’est ainsi qu’elle finit par rejoindre les socialistes. Sa carrière politique est lancée.
Elle rencontre pour la première fois Emmanuel Macron alors secrétaire général adjoint à l’Élysée, et qu’elle travaille pour le ministre de l’Économie – un poste que M. Macron va endosser en 2014.
Lorsqu’il a partagé ses ambitions présidentielles, elle n’a pas hésité à rejoindre son équipe de campagne. Après l’élection d’Emmanuel Macron, elle devient sa conseillère en communication .
« Mon parcours professionnel s’est surtout construit autour de belles rencontres, avec des gens qui ont su me faire confiance, et j’ai toujours essayé d’être digne de cette confiance « , a-t-elle confié à Jeune Afrique.
Panne de communication
Sa nomination au gouvernement lors du mini-remaniement de ce week-end a fait l’objet de nombreuses critiques et de nombreux débats en France.
Lors de son passage à l’Élysée en tant conseillère en communication, des journalistes ont été expulsés du palais présidentiel et elle a durci sa politique de dialogue avec les médias.
Une grande partie des critiques ont repris les propos publiés dans L’Express en 2017, dans lequel elle déclarait qu’elle mentirait pour protéger M. Macron.
Les opposants se sont interrogés sur la signification de ces mots – qu’elle avait nié – de la part de la porte-parole du gouvernement.
Ian Brossat, porte-parole du Parti communiste français, a tweeté après cette nouvelle nomination : « Avec les pratiques de ce gouvernement, elle semble approprié pour le poste de porte-parole. »
Julien Sanchez, porte-parole du parti d’extrême droite, le Rassemblement National, n’a pas hésité aussi à tacler Sibeth Ndiaye : « Le mensonge devient officiellement porte-parole du Gouvernement ».
S’exprimant lundi, lors de sa première conférence de presse officielle, Mme Ndiaye a déclaré que la citation avait été prise hors contexte.
« C’était à l’époque mon travail de défendre et de protéger le Président de la République… aujourd’hui, j’ai de nouvelles responsabilités », a-t-elle déclaré aux journalistes.
D’autres s’opposent à ce que le président nomme un proche allié à un poste gouvernemental.
Mme Ndiaye a évoqué l’importance de son rôle au sein du gouvernement en tant que citoyenne naturalisée.
« Cette marche, je la franchis avec la fierté de servir la France, ce pays que je me suis choisi parce qu’avant même d’être Française, j’ai compté parmi les engagés de ce pays, en Seine-Saint-Denis notamment, où rien n’est simple, mais où tout est possible. Je suis fière de servir la France, le pays que j’ai choisi. », a-t-elle déclaré.
« La France m’a beaucoup donné, aujourd’hui c’est à mon tour de donner quelque chose en retour », a-t-elle ajouté.
Source : www.cameroonweb.com