C’est la parole du ministre Yark Damehame contre celle de la coalition des 14 partis de l’opposition sur le bilan des manifestations publiques de ce jeudi 19 octobre. Alors que le ministre de la sécurité et de la prévention civile rend grâce à Dieu parce que les manifestations de ce jour n’ont enregistré aucun mort, l’opposition dit dénombrer 3 morts et des blessés. Elle appelle d’ailleurs à de nouvelles manifestations le vendredi et samedi prochains et la tension est loin de retomber.
Pour le Colonel Yark Damehame, la manifestation de ce jeudi organisée par l’opposition a été sans incidents majeurs. Ces manifestations prévues pour être faites dans plusieurs villes du Togo n’ont été effectives qu’à Sokodé et à Lomé.
A Sokodé, M. Yark informe qu’à l’exception d’un groupe de manifestants qui voulait s’en prendre à un officier mais qui a été vite méprisé, tout s’était bien déroulé. Pas de morts, ni de blessés, ni de dégâts matériels à signaler dans le fief du Parti National Panafricain (PNP) où les manifestations tournent toujours au drame depuis le début de la crise.
A Lomé, le ministre reconnait que de violents affrontements ont eu lieu entre forces de l’ordre et de sécurité dans les quartiers d’Akodessewa, d’Adakpamé, de Bè et d’Agoè. Au finish 6 personnes ont été interpellées.
L’opposition condamne et lance un nouvel appel à manifester
Contrairement au gouvernement, la coalition des 14 partis de l’opposition a dressé un bilan de 3 morts, 44 blessés et plusieurs arrestations dans la seule journée de jeudi. Elle a précisé que parmi les blessés, 36 ont été bastonnés « sauvagement »par les forces de sécurité alors que les 8 autres ont reçu chez eux à la maison une visite inopinée d’individus cagoulés qui les ont passés à tabac.
L’opposition condamne ce lourd bilan et appelle les populations à toujours rester mobilisées jusqu’à l’assaut final.
« Demain, le mot d’ordre reste valable. Nous continuerons par manifester », a lancé Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson, Présidente du CAP 2015.
Depuis le 19 août dernier, l’opposition togolaise est dans les rues pour exiger la constitution originelle de 1992, le mode des scrutins à deux tours et le vote de la diaspora.
Elle demande aussi la libération immédiate et inconditionnelle des manifestants arrêtés au cours des manifestations et surtout l’Imam de Sokodé, Djobo Mohamed Alassani, un proche de Tikpi Atchadam accusé d’avoir appelé la population à la violence dans ses différents prêches.
Rappelons que la manifestation de ce jeudi ainsi que celle d’hier ont été interdites par le gouvernement, qui en semaine dernière a annoncé l’interdiction des marches des jours ouvrables.
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