Il a encore pris sa plume pour exposer aux Togolais
comment la nation togolaise est spoliée et dégrader. Voici sa profession
de foi…
Lire aussi:Togo: Nicolas Lawson se lâche sur les proches de Faure Gnassingbé
PROFESSION DE FOI : Comment on spolie et on dégrade une nation.
Nous apprenons avec tristesse et aversion la décision de nos
gouvernants de privatiser les deux banques (BTCI et UTB), qui restent de
ce qu’on peut appeler les bijoux de famille. C’est à la fois
désespérant et exaspérant. Quelle impéritie et quelle forfaiture ! Ces
gouvernants confirment que c’est l’ignorance qui tue. Mais au 21è
siècle, avec l’explosion des connaissances, une telle décision est tout
simplement une tare et un crime contre notre peuple. C’est aussi un
affaiblissement de notre souveraineté nationale et des capacités de
l’État, qui aura à engager librement le redressement de l’économie
nationale actuellement sinistrée.
Le Président Faure Gnassingbé avait raison en déclarant qu’il y a une
minorité qui s’accapare des ressources nationales. Mais que fait-il
contre cette gangrène sociale et ce dérèglement de la morale publique ?
Non seulement cette minorité corrompue et crapuleuse s’accapare d’une
partie de nos richesses nationales mais elle brade la plus importante
partie à des prédateurs étrangers. Ce dédain de nos intérêts vitaux et
de la dignité de nos populations sont une haute trahison et ne méritent
que la réprobation générale. C’est également une condamnation sans appel
de Feu Gnassingbé Eyadema, qui avait nationalisé la CTMB. Le Président
Faure Gnassingbé et la minorité dont il s’entoure ne réalisent-ils pas
que toutes les sociétés privatisées ne rapportent rien à l’État,
dégradent inconsciemment et impunément notre environnement, en lavant
les déchets de phosphates dans la mer, en polluant nos sols et les
puits, en exploitant sans vergogne les travailleurs togolais et en
organisant l’évasion fiscale révélée dans les Panama Papers ? Quelle
tragédie, quel aveuglément et quelle forfaiture !
Pourtant ces gouvernants se prévalent d’être des diplômés et
gaspillent des ressources nationales pour voyager à travers le monde et
pour organiser des sommets fastueux avec des écornifleurs. Le Président
américain Franklin D. ROOSEVELT (1882 – 1945) avait dû nationaliser les
grandes banques américaines après la crise de 1929 et avait lancé le New
Deal en même temps qu’une politique de grands travaux pour sortir les
Etats-Unis de cette grave crise. Alors malgré les mémorandums (peut-être
détournés par la gourgandine de la présidence et ses complices) que
j’envoie au Président Faure Gnassingbé pour le dissuader de privatiser
la BTCI et L’UTB, ces gouvernants restent sourds et continuent leur
politique de prédation et d’inhumanité. Le Président Faure Gnassingbé
préfère écouter les has-beings européens, qui viennent assouvir leurs
instincts grégaires au Togo et s’enrichir facilement. Leur option
néolibérale est destructrice et ne peut que conduire des pays pauvres et
très endettés comme le Togo à la dérive et à plus de misère pour les
populations.
Pourquoi sommes-nous devenus indépendants si c’est pour être six
décennies plus tard des mendiants et solliciter des has-beings européens
pour nous dire ce que nous devons faire et comment le faire ? Même si
le Président Faure Gnassingbé n’est pas issu du peuple, on nous a dit
qu’il a vécu et fait des études supérieures aux Etats-Unis et en France.
Alors, il devrait connaître les histoires du Président Franklin D.
ROOSEVELT, du Président Charles De Gaulle, qui avait nationalisé les
grandes banques françaises après la 2è guerre mondiale et du Président
François MITTERRAND, qui avait également nationalisé les grandes banques
françaises à son arrivée au pouvoir en 1981. Je me rappelle toujours
cet article que j’avais écrit dans la Gazette Bertrand DAGNON de Ouidah
en qualifiant en 1973 les ligueurs qui entouraient le Président Mathieu
Kérékou d’intellectuels tarés. Qui et qui constituent donc cette
minorité dans l’équipe du Président Faure Gnassingbé, qui s’accaparent
des ressources nationales et qui nous conduisent au désespoir et au
chaos ? Le Président Faure Gnassingbé aura-t-il le courage et la bonne
foi un jour pour se séparer de cette minorité malfaisante pour le salut
du Togo et pour sa propre rédemption ?
Comment peut-on faire croire aux togolais, qu’en même temps qu’on
endette le pays tous les mois en recourant à des obligations pour
pouvoir payer les maigres salaires des fonctionnaires, etc ; on arrive à
augmenter les recettes de l’Etat ? L’impudence triomphe au Togo et elle
est appuyée par des pseudo-experts des institutions supranationales,
qui régentent les pays pauvres et soumis dans le monde. Décidément, nos
pays étaient mal partis et l’avenir de la plupart est sombre. Nos élites
sont corrompues et n’ont pas de vision. Comment comprendre qu’au moment
où la BCE (Banque Centrale Européenne) accorde le crédit aux banques
privées à des taux négatifs, la BCEAO, la banque centrale des 14 pays de
l’UEMOA accorde à nos banques privées des crédits à un taux de 2,5 % et
qui à leur tour accorde les crédits à 6,5 % à nos Etats et à plus de
15 % aux privés ? Quand une élite politique manque d’intégrité et bafoue
la dignité nationale alors c’est le désastre.
Lire aussi:Mal gouvernance au Togo: Nicolas Lawson sort (encore) ses griffes
J’ai toujours rêvé que nos élites de la diaspora viendraient tôt ou
tard délivrer leurs parents du joug de l’ignorance et de la misère. Ce
sont mon espoir et ma foi. J’appelle donc tous les patriotes togolais de
la diaspora à la mobilisation générale pour changer notre façon
actuelle de penser et pour mettre un terme à cette corruption
dévastatrice dans notre société. Je suis persuadé qu’ils trouveront dans
le pays leurs alter egos pour engager le renouveau de la patrie. Les
jours sombres que vivent nos parents actuellement doivent prendre fin.
Notre véritable destinée est de faire du Togo l’or de l’humanité. C’est
pour cette raison que la providence nous a été favorable pour restaurer
notre hymne national et notre devise durant la conférence nationale
souveraine. Mais les démons de la corruption, de la division et de la
fatuité sont toujours à l’œuvre pour nous égarer. Notre grand combat
sera d’unir les patriotes, de restaurer l’ordre et la discipline et de
remettre les Togolais au travail dans la cohésion nationale et dans la
liberté. Que Dieu nous inspire, nous guide et nous protège.
Fait à Paris : le 1er Octobre 2019
Nicolas LAWSON
Président du PRR
Source : Togoweb.net