Prof Wolou : « Les réformes ont été opérées par une Assemblée qui n’est pas l’émanation de la volonté populaire »

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Prof  Wolou : « Les réformes ont été opérées par une Assemblée qui n’est pas l’émanation de la volonté populaire »

Au cours d’un entretien accordé à un confrère de la presse locale, le professeur Wolou Komi, Secrétaire nationale du Pacte socialiste pour le renouveau (PSR) revient sur l’actualité sociopolitique du Togo, notamment les réformes opérées le 8 mai dernier par l’Assemblée national et les élections locales annoncées pour le 30 Juin.

« Il était préférable que les reformes se fassent dans un climat apaisé, consensuel, avec l’adhésion populaire. Elle a été faite par une Assemblée qui n’est pas l’émanation de la volonté populaire. Peu importe son contenu, pour la majorité des Togolais, cette constitution leur a été imposée. Ce qui ne contribue pas à apaiser les cœurs et à restaurer le tissu social. Les réformes devraient à mon sens, dans le contexte togolais, avoir aussi cette finalité pacificatrice. De ce point de vue, il y a une occasion manquée », a indiqué prof Wolou.

Le politique considère que sur plusieurs points, l’ancien texte modifié par la présente législature était perfectible. « Les réformes étant faite par une seule tendance, il ne fallait pas s’attendre à ce qu’elles soient équilibrées ou qu’elles correspondent exactement à la volonté populaire telle qu’elle avait été exprimée », a-t-il poursuivi.

Selon les dispositions prévues par la nouvelle constitution relative à la limitation du nombre des mandats en son article 158, le compteur est remis à zéro pour Faure Gnassingbé qui peut encore briguer deux mandats de plus, du moins s’il décide de mettre fin au suspens pour ne plus se représenter à l’élection présidentielle après 10 ans.

Prof wolou estime que ce n’est pas une bonne solution au regard des finalités de la loi et des principes démocratiques. Cependant, souligne ce dernier : « Il a le mérite de la clarté. On verra l’usage qu’en fera le président de la république ».

Contrairement à certains observateurs qui n’ont pas bien accueilli l’article 75 de la nouvelle constitution qui stipule clairement que « Les anciens Présidents de la République sont, de plein droit, membres à vie du Sénat. Ils ne peuvent être ni poursuivis, ni arrêtés, ni détenus, ni jugés pour les actes posés pendant leurs mandats présidentiels », ce professeur d’Université l’a plutôt pris du bon côté. Il part de de l’Hypothèse que cet article n’a pu être adopté par le chef de l’Etat.

« J’en déduis que le chef de l’Etat intègre aujourd’hui l’éventualité de quitter le pouvoir. C’est un premier pas. Ensuite le chef de l’Etat sait que cet article ne lui sera d’aucune utilité s’il était contraint à quitter le pouvoir un jour par la rue par le coup de force. Si ce texte peut donc permettre au chef de l’Etat de quitter le pouvoir sans effusions de sang, nous ne devrons pas le rejeter entièrement », a indiqué le Secrétaire national du PSR.

Et d’ajouter : « Je suis persuadé que ce texte a été mal rédigé et donnera lieu à interprétation(…) Je prends un exemple, dans sa formulation actuelle, à s’en tenir à la lettre du texte, un chef d’Etat qui, durant son mandat, aurait assassiné publiquement une personne, par exemple un membre de sa famille, sans relation avec une affaire politique ou d’Etat ne serait pas poursuivi, même après son mandat. Un constituant raisonnable ne peut admettre une telle solution ».

Nicolas

Source : www.icilome.com