Prof David Dosseh trace le chemin menant à l’unité d’action de l’opposition

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Prof David Dosseh trace le chemin menant à l’unité d’action de l’opposition

Le forum du mouvement Forces Vives «Espérance pour le Togo» a pris fin samedi dernier. Plusieurs communications ont meublé les deux jours de rencontre assortie des recommandations. Prof David Dosseh, membre du Front citoyen Togo Debout (FCTD), qui a pris part aux assises, propose une unité d’action de l’opposition pour sortir le Togo de la longue crise sociopolitique.

C’est un secret de Polichinelle. A la C14, les actes des uns et des autres ne sont pas rassembleurs. L’union sacrée vole en éclat. En témoignent les défections tous azimuts, la guéguerre autour de l’affaire des 30 millions FCFA et la menace de Robert Olympio à l’égard de Fulbert Attisso de Togo Autrement, celui par qui le « scandale » a éclaté. Aussi à un (01) an de l’élection présidentielle de 2020, ces querelles intestines ne sont pas de nature à permettre une action unitaire de l’opposition. L’urgence pour la classe politique de l’opposition, c’est de sauver « le soldat le Togo » malade dans toutes ses composantes.

Pour Prof David Dosseh, l’un des acteurs clé de la société civile togolaise, la classe politique doit transcender ses clivages pour se fondre dans un moule unitaire. Et pour y arriver, il exhorte les politiques et aussi les composantes de la nation togolaise à jouer leur partition pour donner corps au changement. « Il est temps que tous les Togolais prennent leur destin en mains et rejoignent la convergence pour la liberté et la dignité de notre nation. Il est temps pour nos frères et sœurs du parti au pouvoir qui sont autant patriotes et qui ont autant l’esprit de clairvoyance et aspirent au changement pour le Togo de prendre leur destin en mains », a-t-il déclaré. Dans son intervention, le membre de FCTD relève, que tous les Togolais sont porteurs de ce changement à condition qu’ils s’y mettent véritablement.

L’ancien Coordonnateur du Syndicat national des praticiens hospitaliers du Togo (SYNPHOT) pense que ce devoir incombe aussi à trois catégories de citoyens: les universitaires, les hommes d’affaires ou chefs d’entreprise et a jeunesse. Il déplore le manque d’engagement de ses collègues universitaires à porter haut les revendications légitimes du peuple. Alors que sous d’autres cieux, les universitaires sont montés au créneau pour dénoncer l’arbitraire que leurs concitoyens subissent. « En Algérie, les avocats en robe noire ont manifesté aux côtes du peuple pour défendre leur nation contre l’inacceptable. Au Bénin, les universitaires en toge ont manifesté et fait un sit-in devant les locaux du ministère de l’Enseignement supérieur pour refuser l’inacceptable. En Côte d’Ivoire, c’est aussi en toge que les universitaires sont sortis pour refuser l’inacceptable. Et au Togo? Où sont les universitaires ? Où sont les intellectuels ? », s’est-il demandé.

Aux patrons d’entreprise, il demande de sortir de leur couardise consistant à préserver leurs intérêts. Quant à la jeunesse togolaise, Prof David Dosseh lui demande de prendre l’exemple chez ses voisins. «Au Burkina Faso, au Sénégal, en Algérie, la jeunesse a été le fer de lance de la lutte pour dire non à l’inacceptable. Au Togo notre jeunesse doit être le porte-étendard de la lutte. Dans les universités, les écoles, les entreprises, les quartiers, portez le message d’éveil et de réveil des consciences. Jeunesse togolaise, rappelle à notre nation que la croix du supplice est devenue l’étendard de la victoire. Et que notre supplice d’aujourd’hui sera demain notre force pour la reconstruction de notre nation », a-t-il exhorté.

L’action unitaire, l’antidote selon Prof David Dosseh

L’unité d’action. C’est la thérapie que propose le membre du Front citoyen Togo Debout. Pour Prof David Dosseh, cela doit se voir « d’abord et avant tout autour d’objectifs pour le Togo notre patrie ». Cependant, il invite la classe politique à ne pas accorder une totale confiance à la communauté internationale. Celle-ci parfois, privilégie ses intérêts au détriment des peuples qu’elle censée libérer du joug de la dictature et de l’oppression.

Sans le dire ouvertement, l’ex-Coordonnateur du SYNPHOT invite les Togolais et surtout la classe politique à apprendre la leçon de la façon la CEDEAO a réglé la crise togolaise. La feuille de route qu’a elle-même proposée n’a pas été respectée par le régime cinquantenaire. Mais, c’est la même CEDEAO qui a reconnu les élections législatives frauduleuses du 20 décembre dernier. La communauté sous-régionale prend fait et cause pour les chefs d’Etat dictateurs. Et c’est à juste titre que certains parlent du syndicat des chefs d’Etat. « La jeunesse d’Afrique démontre çà et là que les esprits longtemps néo colonisés, aujourd’hui se libèrent, et dans une vision prospective, j’exhorte nos partenaires à soutenir notre marche vers la démocratie. Notre avenir en main nous saurons nous souvenir, de ceux qui nous ont aidés et nous n’oublierons pas ceux qui au contraire nous ont barré la route », a indiqué le Prof David Dosseh.
Avant d’arriver à la proposition de la dynamique unitaire de l’opposition qui est pour lui un objectif impératif, Prof David Dosseh a dressé le tableau socioéconomique du Togo. Il n’est pas reluisant malgré les promesses de Faure Gnassingbé depuis qu’il a capté le pouvoir en 2005.

« Souvenons-nous qu’en 2010, le TOGO a fièrement atteint le point d’achèvement de l’IPPTE (encore qu’on puisse se demander ce qu’il y a de glorieux à être un PPTE). Le Premier ministre demandait aux Togolais d’être patients que le point d’achèvement marquerait le départ pour le Togo vers une croissance partagée. Toujours est-il que cela nous a permis de bénéficier d’un programme international d’allègement de la dette, passant ainsi d’une situation de surendettement à une situation financière soutenable », a -t-il rappelé. Mais aujourd’hui, le constat est amer. En 2011, souligne prof David Dosseh, « la dette était de 48,6% du PIB, on est au lendemain du PPTE ». Mais, déplore-t-il, « on est passé à 75,4% en 2015 et près de 80% en 2016, soit largement au-dessus des 70% qui représentent la limite fixée par l’UEMOA, et en comparaison, des pays comme la Côte d’Ivoire qui a connu la guerre et qui était en phase de reconstruction est aujourd’hui à moins de 45% ».

Des chiffres qui illustrent le pilotage à vue du Togo par le régime cinquantenaire qui refuse de libérer le plancher. Dans d’autres domaines, on assiste à la fuite illicite des capitaux, l’abandon des hôpitaux publics par les autorités. « Pour la radiothérapie qui n’existe pas au Togo, les malades doivent trouver les moyens pour se rendre au Ghana, au Mali, au Gabon (Institut de prise en charge du cancer où les femmes sont soignées gratuitement), etc.», dépeint-il la triste réalité des services publics de santé au Togo. Aussi, que ce soit en service de dialyse, la pédiatrie, la réanimation, la couverture maladie, le Togo ne sort pas la tête de l’eau. A ces maux s’ajoute la justice aux ordres. Et comme résultante du mutisme des magistrats, les prisons civiles sont débordées. C’est la croix et la bannière des détenus, surtout politiques qui sortent de leur séjour carcéral avec des séquelles.

Des situations qui prouvent que le peuple togolais qui aspire au changement n’est pas sorti de l’auberge. Il lui faut donc se souder autour d’un objectif commun pour venir à venir du régime cinquantenaire. En clôturant son intervention, Prof David Dosseh prononce la phrase: « Au nom du Togo ». Et c’est au nom du Togo qu’il en appelle à toutes les forces vives pour fédérer les énergies autour d’un idéal commun pour parvenir à mettre le Togo sur les rails du changement. Puissent les politiques et les acteurs de la société civile accorder leur violon pour le bonheur de tout le Togo.

Source : www.icilome.com