Six (6) mois de prison avec sursis et une
amende d’un (1) franc symbolique. Le Tribunal de première instance de Kara a
rendu, hier, son verdict dans l’affaire opposant Dr Sasso Pagnou aux profs
Dodji Kokoroko, Adama Kpodar et Coulibaley Babakane. Monsieur Pagnou a annoncé
sa décision de faire appel de sa condamnation. Au cas où la justice togolaise
ne dit pas le droit, il compte saisir la Cour de Justice de la CEDEAO.
Le feuilleton Sasso Pagnou contre Dodji
Kokoroko et Adama Kpodar se poursuit. Hier, le Tribunal de première instance de
Kara, statuant en matière correctionnelle dans l’affaire opposant l’universitaire
aux responsables des deux universités publiques du Togo, a rendu son verdict.
Sans surprise, Sasso Pagnou est condamné. Il écope d’une peine de six mois de
prison avec sursis et doit payer une amende d’un (1) franc symbolique.
D’ores et déjà, le conseil de M. Sasso Pagnou
entend faire appel de la condamnation. Cette décision a été rendue publique par
l’intéresse lui-même. « Dans
l’affaire m’opposant à messieurs Kokoroko, Kpodar et Coullibaley (les deux
premiers sont sanctionnés par le CAMES pour non respect du code d’éthique pour
les mêmes faits et une procédure est en cours contre le troisième pour les
mêmes faits), le juge Baba Yara vient de me condamner à six mois de prison avec
sursis et au payement d’un franc symbolique. Je ferai appel de cette
décision », écrit-il sur sa page facebook.
Poursuivi pour diffamation et atteinte à
l’honneur des professeurs titulaires Kokoroko, Kpodar et Babakane Coulibaley,
Sasso Pagnou a été condamné suivant la réquisition de la partie civile et du
Procureur de la République. Cela n’a rien d’illégal pour un juge de statuer
suivant la réquisition du Procureur ou de la partie civile. Néanmoins, ce
verdict vient conforter ceux qui ont estimé, dès le début, que cette affaire
visait simplement à nuire au professeur d’université.
Conscient de l’éventualité que son appel
pourrait ne pas aboutir, Dr Sasso Pagnou a d’ores et déjà averti qu’au besoin, il
ferait usage de toutes les voies de recours que prévoit la loi, sans exclure de
saisir des juridictions internationales. « Je saisirai la Cour de justice de la CEDEAO », écrit-il.
Comme l’a souligné l’universitaire dans sa
publication sur sa page Facebook, l’affaire qui lui vaut aujourd’hui cette
condamnation par la justice togolaise a déjà connu une résolution au niveau du
Conseil africain et malgache de l’enseignement supérieur (CAMES). En mai 2019,
le président de l’Université de Lomé, Prof Dodji Kokoroko et son collègue
vice-président de l’Université de Kara, prof Adama Kpodar, ont été sanctionnés
par le Conseil d’éthique et de déontologie (CED) du CAMES. Depuis, les deux
responsables d’université sont interdits de toute participation aux activités de
l’organisation continentale, de certifier ou authentifier des documents émanant
des établissements d’enseignement supérieur pour une durée de trois (03) ans.
Selon les informations, les faits
remontent à 2016. A l’époque, plusieurs enseignants-chercheurs des universités ouest
africaines dont Sasso Pagnou avaient porté plainte, dénonçant l’utilisation du
système d’évaluation du CAMES comme un instrument de règlement de compte aux
candidats aux Comités consultatifs interafricains (CCI) et à l’agrégation. Le
réseau serait dirigé par le président de l’Université de Lomé.
Dans un courriel en guise de déposition au
CAMES, Sasso Pagnou écrit : «Je voudrais
à travers ce mail confirmer la totalité des faits que j’ai relevés l’année
passée lors de l’audience relative à la plainte de Monsieur Tama. J’ai relevé
l’existence d’un réseau composé notamment de MM. Kpodar Adama, Kokoroko Dodzi,
Ahadzi-Nonou et dont l’objectif est de nuire aux candidats aux CCI et à
l’agrégation avec qui ils ont des différends. S’est ajouté à ce réseau,
s’agissant de mon cas, M. Coulibaley Babakane de l’Université de Kara ».
C’est sur la base de ses déclarations que
Sasso Pagnou est jugé pour diffamation et atteinte à l’honneur des professeurs
titulaires Kokoroko, Kpodar et Babakane Coulibaley. Une affaire impliquant le
dernier serait en instruction au CAMES.
G.A.
source : Liberté
Source : TogoActu24.com