Problèmes de chefferie : Les conseils coutumiers, une figuration?

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Les problèmes de succession au trône sont très récurrents de nos jours. Entre les chefs qu’on impose aux populations et les violences qui suivent leur intronisation, une solution mérité d’être trouvée. Solution que le gouvernement prétendait avoir trouvé à travers la mise sur pieds des conseils coutumiers qui, visiblement, sont restés sans influence.

En mars 2016, Payadowa Boukpessi, ministre en charge des Collectivités locales, lors de la vulgarisation du décret portant création des conseils de chefferie traditionnelle sur toute l’étendue du territoire disait que « la tradition demeure ce qu’elle est et ne se trouve pas dans les livres. La loi a prévu que pour le choix des chefs, l’on se base sur l’orientation des conseils coutumiers ».

Et d’ajouter : « Ces conseils aideront le gouvernement à régler des problèmes de chefferie traditionnelle ou des questions d’ordre traditionnel ». Mais l’on se demande si ces conseils coutumiers ne sont que des figurations et du saupoudrage pour faire croire qu’ils sont ceux qui ont le dernier mot quand il s’agit du choix d’un chef traditionnel ?

Le dernier en date est la succession à Lama-Téssi dans la préfecture de Tchaoudjo. Le conseil coutumier a été mis de côté et sommé au silence pour qu’on impose un chef à la tête de ce canton. Un problème qui n’a pas encore trouvé de dénouement.

Ces conseils ont un rôle primordial dans la gestion des conflits et la désignation des chefs dans les diverses contrées du pays. Ils ont pour mission de statuer sur les candidats à la chefferie traditionnelle dans le village et de recommander le candidat le mieux indiqué pour occuper les fonctions de chef traditionnel conformément aux us et coutumes de la localité. Ils doivent également dresser un rapport transmis par voie hiérarchique au ministre chargé de l’Administration territoriale.

Cela voudra dire que le représentant du pouvoir central ne viendra que pour apposer sa signature et remettre le décret de nomination à la personne la mieux vue par les populations. C’est lorsque cet ordre est inversé qu’adviennent toutes les dérives constatées.

Souvent, ces autorités traditionnelles abusent de leur pouvoir. Et du coup, ce sont des ressentiments et frustrations qui naissent dans leur communauté.

Les lois coutumières demeurent ce qu’elles sont, et le politique ne devrait pas s’y ingérer. L’autorité devra revenir à ces conseils coutumiers, gage de paix et de cohésion au sein de la société.

M E

Lomechrono.com