« L’obéissance au seul appétit est esclavage et
l’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite est liberté », Jean-Jeacques Rousseau
Qu’il est loin, ce temps où tout ce que
disait le gouvernement était pris comme vérité d’Evangile. Entre le 1er et le 29 mars 2019,
le prix du baril de pétrole a varié entre 64,32 dollars et 69,43 dollars US. A
la date du 2 janvier 2020, ce prix était de 65,67 dollars. Au 28 janvier, il
était de 59,91 dollars. Un mois plus tard, il était de 49,65 dollars.
Rien qu’en considérant la borne supérieure
du mois de mars 2019, mois de la dernière augmentation au Togo et le 28 février
2020, il est apparu une différence de 19,78 dollars de baisse. Ce qui constitue
un taux en baisse de 28,48%. Une baisse énorme par rapport à ce que dit la loi
togolaise.
Dans le Journal Officiel (JO) d’avril
2002, le Décret N°2002-029/PR portant
création du mécanisme d’ajustement automatique des prix des produits pétroliers
dit en son article 2: « Si les prix
des produits pétroliers à l’importation varient à l’intérieur de la fourchette
-5% à +5% bornes comprises, par rapport aux prix de la structure de référence,
la marge des pétroliers supporte la totalité de la variation, les prix à la
pompe et la taxe sur la Consommation des Produits Pétroliers étant fixes. Par
contre si les prix à l’importation varient à l’extérieur de la fourchette -5% à
+5% bornes non comprises, par rapport aux prix de la structure de référence, de
nouveaux prix de vente à la pompe des produits pétroliers sont fixés par arrêté
interministériel ». Jusqu’à preuve du contraire, cette loi est
toujours en vigueur et constitue la base de gestion du mécanisme d’ajustement
des prix des produits pétroliers au Togo.
Plus grave, depuis le 6 mars 2020, pour
cause de coronavirus –une épidémie qui va durablement chambouler la
géopolitique mondiale et les économies-, le prix du baril a véritablement
plongé et oscille entre la fourchette des 38,27 dollars et 30,08 dollars. Se
prêter à des calculs ne ferait que montrer un peu plus la posture incommodante
du gouvernement qui est OBLIGE d’agir, au risque de devoir s’attendre à des
manifestations spontannées devant le contraindre à baisser le prix du carburant
à la pompe. En ce moment, le cours du dollar ne saurait justifier le maintien
des prix depuis mars 2019. Bientôt un an !
« Les
prix du pétrole ont terminé vendredi sur une note optimiste leur pire semaine
depuis la crise financière de 2008, marquée par le déclenchement d’une nouvelle
guerre des prix de l’or noir et la crainte d’une diminution drastique de la
demande en brut. Depuis un pic atteint il y a un peu plus de deux mois,
quelques jours après l’élimination par Washington du général iranien Qassem
Soleimani, les cours ont perdu plus de la moitié de leur valeur. Ils ont
notamment encaissé lundi leur pire chute depuis la guerre du Golfe en 1991,
avec un plongeon d’environ 25% », peut-on lire sur le site www.prixdubaril.com vendredi dernier. C’est dire que nous n’inventons
rien, mais tenons à voir l’article 2 du Décret N°2002-029/PR appliqué dans son
entièreté.
Ne dit-on pas que l’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite est liberté ? Nous voici à la croisée des chemins et le gouvernement a deux choix : refuser d’agir ou courir le risque d’un soulèvement spontanné lorsque les consommateurs en auront marre. Car, si les autorités sont promptes à augmenter, elles doivent afficher la même scélérité lorsqu’il s’agit de faire baisser. Après tout, le malheur des uns a toujours fait le bonheur des autres. Et ce ne sont pas les consommateurs qui ont réveillé le virus à couronne
!Godson KETOMAGNAN
source : Liberté
Source : TogoActu24.com