Chaque année, de nombreux Togolais sont malheureusement victimes de la route. En plus des morts, les accidents de la circulation font des centaines de blessés. Souvent, ces victimes de la route sont livrées à elles-mêmes. En Côte d’Ivoire, toutes les victimes d’un accident de la circulation bénéficieront désormais de la prise en charge médicale systématique. Une initiative louable qui devrait en principe inspirer certains Etats comme le Togo dont les citoyens ont beaucoup de mal à se soigner correctement faute de moyens financiers.
Les accidents de la route sont généralement source de traumatisme pour les victimes. En dehors des douleurs liées aux blessures, les victimes ou leurs proches doivent trouver des moyens pour payer les soins. Une situation qui constitue un lourd fardeau aussi bien pour les victimes blessées que pour leurs proches. Il n’est pas rare que des victimes qui auraient pu être sauvées décèdent, par manque de soins, quand les proches n’ont pu réunir à temps la somme nécessaire à la prise en charge. Un état de fait que certains gouvernements soucieux de la santé de leur population ont décidé d’apporter des solutions.
Soins gratuits pour tous les accidentés en Côte d’Ivoire
Que les auteurs de l’accident soient connus ou non, assurés ou pas, tous les blessés des accidents de la route bénéficient d’une prise en charge gratuite dans les hôpitaux. Ainsi en a décidé le Conseil des ministres du 20 novembre 2024. En effet, le gouvernement ivoirien a adopté un décret qui réorganise les attributions et les modalités de financement du Fonds de Garantie Automobile (FGA), ainsi que des procédures d’indemnisation des victimes des accidents de la circulation couvertes par ce fonds, en vue de les adapter à la recrudescence des accidents sur la voie publique. Et d’assurer, une meilleure prise en charge des victimes. « Ce décret étend ainsi la couverture du FGA à toutes les victimes d’accidents de la circulation, admises dans les urgences des hôpitaux publics et centre de santé agréés », a indiqué Amadou Coulibaly ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement.
De même, a-t-il poursuivi, ce décret élargit la base contributive du Fonds pour accroître en conséquence les ressources financières nécessaires à la prise en charge médicale systématique de tous les accidentés de la voie publique. Il établit également « un nouveau mode de prise en charge des victimes avec un nouveau barème des indemnisations et un mécanisme de coordination de tous les organismes concernés pour renforcer leur collaboration et améliorer la prise en charge des victimes», a expliqué Amadou Coulibaly.
Le ministre de la Communication a fait savoir que dans l’ancien texte, n’étaient prises en charge que les victimes d’accident, dont l’auteur n’était pas assuré ou n’avait pas de couverture assurance. Avec ce nouveau texte, ce sont toutes les victimes qui sont prises en charge de façon systématique. C’est-à-dire que l’auteur de l’accident, qu’il soit assuré ou non, la victime, bénéficie de cette garantie qui lui permet d’obtenir les soins appropriés dans les hôpitaux publics et dans certaines formations sanitaires agréées.
Avis au gouvernement togolais
Sur les six premiers mois de l’année 2023, plus de 3260 accidents de circulation. Ces accidents ont fait 282 morts et 4600 blessés. Pour le compte de l’année 2024, le bilan risque d’être plus lourd. En effet, en cette fin d’année, les accidents de circulation se multiplient avec des morts et des blessés. Parfois, certains blessés décèdent dans les hôpitaux par manque de soins. Et pour cause ! Au Togo, depuis bien longtemps, les premiers soins ne sont plus gratuits. Les proches des victimes doivent impérativement réunir l’argent nécessaire pour les soins. C’est ainsi que certaines victimes blessées passent de vie à trépas.
Aussi faut-il le souligner, les stratagèmes des assurances automobiles pour se soustraire à leur obligation. Par conséquent, dans la majorité des cas, en effet, les victimes qui ont déjà des difficultés financières, ayant survécu, se retrouvent dans des difficultés financières, plongeant des familles entières dans la vulnérabilité. Voilà pourquoi, un gouvernement soucieux du bien-être de sa population doit pouvoir trouver des mécanismes de prise en charge totale et gratuite pour soulager un tant soit peu les victimes de la route.
Certains avocats du gouvernement togolais, experts en saupoudrage, diront que le pays a mis en place l’assurance maladie universelle. Sauf que cette assurance annoncée à cor et à cri ne profite pas à tous les Togolais. Pis, de nombreux adhérents prélevés depuis plusieurs mois ne sont toujours pas rentrés en possession de leur carte devant leur permettre de bénéficier des soins de santé à prix réduit au moment opportun.
Nul doute que les Togolais devraient attendre longtemps pour bénéficier d’une initiative similaire à celle annoncée par le gouvernement ivoirien. Le gouvernement togolais a d’autres priorités plus importantes que le bien-être des populations. Pathétique.
Lemy Egblongbéli
Source: lecorrecteur.tg
Source : 27Avril.com