Présidentielles en Afrique : ces opposants qui butent sur la dernière marche du pouvoir

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Si l’opposant Raila Odinga garde encore une chance de remporter enfin la présidentielle après la décision ce vendredi d’annuler le scrutin présidentielle au Kenya, Isaías Samakuva n’a pas pu, cette fois encore, se faire élire à l’issue des élections générales en Angola. Et la liste de ces opposants africains et candidats malheureux à la magistrature suprême est bien longue. Portfolio.
 
Les opposants abonnés à la seconde place
 
C’était son dernier essai et il ne l’a pas pas transformé. À 71 ans, l’éternel opposant angolais Isaías Samakuva a été crédité de seulement 24, 04 % lors des élections générales du 23 août. Avant ces scrutins, le leader de l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (Unita) indiquait à Jeune Afrique qu’il se présentait là pour « la dernière fois ». Lui qui avait déjà tenté sa chance en 2008 et 2012. Toujours sans succès.
 
Un cas de figure différent de celui de l’opposant historique kényan Raila Odinga, 72 ans, qui a saisi la Cour suprême de son pays pour contester les résultats de la présidentielle du 8 août, lesquels ont placé le président sortant Uhuru Kenyatta en tête avec un peu plus de 54 %. Le verdict des haut-magistrats kényans, intervenue vendredi 1er septembre, a ordonné la tenue d’un nouveau scrutin. Ce qui paraît comme l’ultime chance pour le leader de la coalition d’opposition Nasa qui en est déjà à sa quatrième tentative. Après une troisième place décrochée en 1997, Raila Odinga avait en effet déjà terminé deuxième à deux reprises : en 2007 et 2013.
 
De fait, si l’on ne considère que tous ceux qui, ces dernières années, se sont présentés au moins trois fois au scrutin présidentiel et sont parvenus à se hisser au moins une fois à la seconde place, le nombre est à 12. Exit tous les ceux qui briguent régulièrement la magistrature suprême sans réelle possibilité de l’emporter.
 
Dans cette deuxième catégorie s’alignent des opposants qui ont laissé tomber après deux échecs à la présidentielle mais aussi ceux qui croient encore à leur chance de l’emporter un jour. D’autant qu’ils sont déjà parvenus, au moins une fois en deux tentatives, à se placer juste derrière le président élu. C’est le cas notamment du député malien Soumaïla Cissé. Après avoir buté sur la dernière marche à deux reprises (il a terminé second en 2002 et en 2013), le président de l’Union pour la république et la démocratie (URD) se rêve en effet en homme de 2018 pour relancer l’économie de son pays.
 
 
Sur le continent, il n’est cependant pas rare de tomber, aussi, sur des opposants suspectés de proximité avec le pouvoir. Plusieurs d’entre eux se bousculent même pour se présenter à la présidentielle avec un seul objectif : se montrer. Et, très souvent, la place de second leur échoit. Surtout lorsque les leaders de l’opposition ne participent pas au scrutin ou appellent au boycott.
 
Dans la Tunisie de Zine el-Abidine Ben Ali par exemple, grâce à ses 3, 78 % à l’issue de la présidentielle de 2004, Mohamed Bouchiha, alors président du Parti de l’unité populaire, est devenu le premier candidat à dépasser la barre symbolique de 1 % lors d’un scrutin présidentiel depuis 1999 dans le pays. Cinq années plus tard, il se représente et se confirme à sa deuxième place derrière le président sortant.
 
Ce scénario électoral n’est pas sans rappeler le cas de Joseph Kignoumbi Kia Mboungou. Au Congo-Brazzaville, ses détracteurs lui dénient le statut d’opposant alors que cet ancien vice-président de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS) s’est déjà présenté à troisième reprises contre le président Denis Sassou Nguesso à la présidentielle.
 
En 2002 et en 2009, le député de Sibiti s’était même placé deuxième, ne dépassant jamais la barre de 8 %. Sa troisième tentative ne sera pas la meilleure : Kignoumbi Kia Mboungou n’empoche que 0, 25 % des voix. Réélu dans sa circonscription lors de dernières législatives, il parvient à conserver son poste de deuxième secrétaire de l’Assemblée nationale dans un hémicycle largement dominé par le Parti congolais du travail (PCT). Ce qui renforce l’opinion de ceux qui le considèrent comme un simple « faire-valoir » du chef de l’État congolais.
 
source : Jeune Afrique
 

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