Après la préfecture de Vo, du Bas-mono et de Kloto, le Chef de l’Etat, Faure Gnassingbé était le lundi 13 janvier 2020 à Atakpamé. Au cours de tous ces déplacements, le candidat à l’élection présidentielle du 22 février prochain n’a pas hésité à solliciter le soutien des populations pour un quatrième mandat. Or, il était dit officiellement, qu’il était dans ces localités pour constater l’avancement de certaines initiatives.
Ils sont finalement 09 candidats dont le dossier a été
reçu par la Commission électorale
nationale indépendante (CENI) pour poursuivre leur rêve de diriger le Togo pour
les cinq prochaines années. A condition que la Cour constitutionnelle valide
tous les dossiers, les Togolais seront appelés le 22 février prochain, date du
premier tour du scrutin, à choisir entre l’un de ces candidats. A l’approche de
cette échéance cruciale, les différents
prétendants aux fauteuils présidentiels affutent leurs programmes. Si du côté
de l’opposition l’on tâtonne encore sur la démarche à suivre, du côté du parti
au pouvoir tout semble déjà être préparé d’avance.
Faure en campagne…
Faure Gnassingbé, candidat à sa propre succession, n’a pas
attendu l’ouverture officielle de la campagne prévue du 06 au 20 février
prochain, pour aller à la conquête des populations. Le candidat qui dit avoir
accepté « en toute humilité » de répondre par le « oui » aux
réclamations des perroquets et courtisans de son parti l’appelant à postuler
pour un quatrième mandat à la tête du pays , s’est lancé dans un périple qui
l’a conduit dans plusieurs localités.
En effet, le Président de la République, était samedi
dernier dans les préfectures de Vo (Akoumapé) et de Bas-Mono (Attitogon et
Agomeglosou) dans le cadre d’une tournée dédiée au Mécanisme incitatif de
finance agricole fondé sur le partage de risques (Mifa). Objectif : aller
au contact des populations impactées et constater de visu l’évolution des
activités, nous apprends le site d’informations de la présidence.
Dimanche 12 janvier, Faure Gnassingbé s’est rendu à
KpéléKponvié où il a assisté à la finale de la Coupe de l’Union. Toujours dans
la région des Plateaux, le lundi 13 janvier, le candidat Faure s’est entretenu
avec les producteurs de Coton à Atakpamé.
Au cours de cette tournée, l’homme dont la parole est rare
n’a pas hésité à « bavarder » avec les populations. Ce qui est tout à fait
inédit.
Et la raison est toute simple. Le fils à Gnassingbé
Eyadéma est en campagne. Du coup, il a dû sortir de son « mutisme» légendaire.
C’est à Atakpamé où il a été plus clair sur ses réelles intentions. En effet,
après avoir exposé aux producteurs son engagement de redonner au coton togolais
son lustre d’antan, Faure Gnassingbé les a appelés à soutenir sa candidature. «
S’il n’y a ni paix ni sécurité, vous ne pouvez pas vaquer librement à vos
occupations. Si vous me soutenez, nous allons relever ces défis », a déclaré
Faure Gnassingbé. Une déclaration sans aucune ambiguïté qui montre à
suffisance que le Président de la République est déjà en campagne avant même le
coup de sifflet d’ouverture.
Contesté il y a encore deux ans…
Il y a un peu plus de deux ans, plusieurs milliers de
togolais, ont manifesté dans les rues de Lomé, ainsi que dans d’autres villes
du centre et du nord du Togo pendant plusieurs mois. Ils répondaient à l’appel de l’opposition pour
demander le départ de Faure Gnassingbé, et le retour à la Constitution de 1992.
Des pancartes portant les inscriptions : « Faure must go » ou encore « Libérez
mon pays, 50 ans, ça suffit ! », en référence au long « règne » des Gnassingbé,
père et fils faisaient le tour du monde. Les manifestants dénonçaient également
le projet de révision constitutionnelle, voulu par le pouvoir, qui prévoit
notamment de limiter à deux le nombre de mandats présidentiels, mais de manière
non rétroactive, ce qui permettrait au président Faure Gnassingbé, à la tête du
pays depuis 2005, de se représenter en 2020, voire en 2025.
Après avoir tout fait pour que l’opposition ne participe
aux élections législatives de décembre 2018, le régime a pris soin de mettre
sur pied une Assemblée dont pratiquement tous les députés sont issus de la
mouvance présidentielle. Ce qui a, finalement permis la réforme
constitutionnelle autorisant à pied levé Faure Gnassingbé à se présenter pour
la présidentielle de 2020. Une victoire politique !
Mais les manifestations contre le pouvoir étaient aussi
sociales.
En effet, ces dernières années les Togolais ont vu leur
niveau de vie se dégrader. Et comme l’ont souligné plusieurs enquêtes même
gouvernementales, la pauvreté s’est accrue.
En 2019, les concitoyens ont vu le prix de l’essence, entre autres, être
revus à la hausse. Par conséquent, les prix des denrées de premières nécessités
ont aussi connu une augmentation.
Face à cette situation, le gouvernement n’a pas pu apporter les solutions espérées. C’est dans ce contexte de tissu social fragile que Faure Gnassingbé se présente pour un quatrième mandat que certains observateurs qualifient, à juste titre, de mandat de dictature.
source : Fraternité
Source : TogoActu24.com