Présidentielle de 2020 : Ces alternatives qui restent encore à l’opposition

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Les conseils de
François Boko aux candidats

Le processus électoral se poursuit et ils
sont sept (07) candidats autorisés par la Cour constitutionnelle à poursuivre
l’aventure. Tout joue manifestement contre les candidats de l’opposition et
certains citoyens, fatalistes, n’hésitent pas à dire que leur sort est d’ores
et déjà scellé. Mais des observateurs avisés croient dur comme fer que les
meubles peuvent encore être sauvés, évoquant des pistes exploitables. C’est le
cas de l’ancien ministre de l’Intérieur François Boko, qui leur trace quelques
pistes.

La
Cour constitutionnelle tranche
. Plus qu’une trentaine de jours et les
Togolais se rendront aux urnes. Le processus avance à grands pas. La dernière
séquence, c’est le verdict de la Cour constitutionnelle au sujet des neuf (09)
candidatures retenues et envoyées par la Commission électorale nationale
indépendante (CENI). Ils sont sept (07) aspirants à être autorisés à poursuivre
l’aventure :  Jean-Pierre Fabre
représentant l’Alliance nationale pour le changement (ANC), Aimé Gogué
l’Alliance des démocrates pour le développement intégral (ADDI), Faure Gnassingbé
l’Union pour la République (UNIR), AgbéyoméKodjo le Mouvement patriotique pour
la démocratie et le développement (MPDD), Georges Kuessanle parti Santé du
Peuple, Tchassona Traoré le Mouvement citoyen pour la démocratie et le
développement (MPDD) et Komi Wolou le Pacte socialiste pour le renouveau (PSR).

Deux (02) ont vu leurs dossiers
rejetés : Aubin Thon de la liste indépendante Nouvelle Vision pour
insuffisance de signatures et Innocent Kagbara pour un souci sur son certificat
de résidence. Des raisons qui surprennent et ont du mal à convaincre.

Ces
rejets stratégiques.
Des
sources avisées voient à travers ces rejetsdes rejets stratégiques, la
manifestation d’un plan scellé qui ne dit pas son nom. « Les deux candidats dont les dossiers sont rejetés sont de la
même région et même de l’ethnie du « champion ». Et on sait qu’en
Afrique généralement, et le Togo n’y échappe pas, le vote est avant tout
ethnique, régionaliste…S’ils étaient en lice, ces candidats devraient
grignoter un peu sur l’électorat de Faure Gnassingbé dans le Nord, notamment en
pays kabyè où il fait parfois plus de 100 % des voix. Leurs dossiers rejetés,
Faurene sera plus contraint de partager l’électorat (…)
Il y a aussi le cas de Gerry Taama qui prétexte la préparation calamiteuse du
processus électoral pour jeter l’éponge. Certains croient savoir qu’il s’agit
d’une renonciation bien négociée avec qui de droit…»,
glose une source, et
d’ajouter : « A contrario, les
deux candidats de l’opposition qui font office de ses challengers les plus
sérieux, Jean-Pierre Fabre et AgbeyoméKodjo vont se partager l’électorat de
l’opposition plus au Sud. Tout cela ne fait qu’arranger Faure »
.

Faure
en roue libre
.
La pluralité des candidatures jouait déjà contre l’opposition et l’avènement de
l’alternance, dans ce sens qu’elle entrainerait l’émiettement des voix, et donc
en faveur de Faure Gnassingbé. Mais les conditions semblent de plus en plus
réunies pour un triomphe sans gloire du Prince, et ce dès le premier tour, bien
que le scrutin soit sur le papier à deux tours. Avec la CENI et la Cour constitutionnelle
acquises, c’est la mainmise certaine sur le processus et la victoire (sic)
assurée pour le « Prince »
parti pour accaparer son 4e mandat de la honte.

Avec toutes ces gymnastiques autour du
rejet de ces candidatures susmentionnées, le régime met tout en œuvre pour
faire gagner son candidat un coup chaos donc. Cela éviterait de donner
l’opportunité à l’opposition de se coaliser contre lui au second tour. Selon
les indiscrétions, même le budget décaissé pour le scrutin ne prend pas en
compte un second tour. Faure Gnassingbé semble assuré de la gagne, au point de
faire le show devant ses militants à Blitta…Par voie de conséquence, tout  semble perdu d’avance pour l’opposition.

Les
alternatives qui restent à l’opposition.
Avec cet état des lieux, le sort
semble scellé pour l’opposition, et par voie de conséquence, l’alternance tant
convoitée par le peuple togolais depuis plus d’un demi-siècle. Tout porte à
croire qu’il n’y a plus rien à faire. Mais d’aucuns croient dur comme fer que
l’opposition, au-delà de la discorde sur la candidature unique ou multiple, peut
toujours s’entendre et sauver ce qui peut encore l’être…Il est suggéré ici des
négociations de couloir pour la définition d’une stratégie commune et une conférence
de presse de ses six (06) candidats pour l’annoncer, ce qui aurait l’effet de
semer un tant soit peu du baume au cœur des populations déjà désarçonnées par
les bisbilles au sein de l’opposition.

Les adeptes de cette solution prennent
exemple sur l’entente (sic) qui a prévalu suite aux dernières élections locales
où il fallait, pour des partis de l’opposition, négocier et s’entendre dans
l’ombre pour arracher certaines mairies au RPT/UNIR. En effet à ce niveau, des
partis qui se sont bouffés sur la place publique et ont donné l’impression de
ne plus pouvoir se parler, ont transcendé leurs querelles pour s’entendre. Une
autre piste, cette fois-ci un brin extrémiste (sic), suggère que les candidats
de l’opposition retirent tous leurs candidatures et ainsi laissent Faure
Gnassingbé aller seul à l’élection. Cela aurait le mérite d’exposer son
insatiabilité à la face du monde et l’isoler davantage. Mais difficile de
croire que cette recette puisse marcher, n’ayant pas l’assurance que tous les
candidats puissent respecter la consigne. Un peu de sou et certains
accompagneront Faure Gnassingbé…

Les
conseils de François Boko
. Contraint à l’exil depuis 2005, suite à son refus
de cautionner la mascarade électorale et surtout le massacre des populations
qui se préparait afin d’imposer Faure Gnassingbé, il avait voulu entre-temps
revenir au pays, rassuré d’ailleurs qu’il était par les autorités, pour briguer
la magistrature suprême. Mais il en a été empêché au dernier moment. François
Boko, puisque c’est de lui qu’il s’agit, n’est tout de même pas indifférent au
processus électoral et à la tragicomédie qui se joue.

Dans une réaction sur Twitter, il
suggère justement des pistes de solutions aux candidats de l’opposition. « Je convie d’urgence les six (06)
candidats de l’opposition démocratique togolaise à un conclave en vue de
définir les meilleures stratégies face à cette situation »
, a tweeté
l’avocat au barreau de Paris. « Que
les acteurs de la société civile et le peuple tout entier accompagnent et
imposent une dynamique unitaire pour le succès d’une telle démarche »,

a-t-il ajouté. Ces suggestions tomberont-elles dans des oreilles
fertiles ? Rien n’est moins sûr…En tout cas, les jours à venir situeront.

Tino Kossi

source : Liberté

Source : TogoActu24.com