Présidentielle au Togo: les vrais enjeux du scrutin

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La campagne électorale a démarré jeudi (06.02) au Togo en vue de la présidentielle du 22 février 2020. Sept candidats, dont le président sortant, Faure Gnassingbé, sont en compétition. Pour la première fois depuis 2003, le scrutin sera à deux tours et les Togolais de l’étranger pourront voter.

Le président sortant Faure Essozimna Gnassingbé   brigue pour la quatrième fois la magistrature suprême de son pays. Il aura face à lui Agbeyomé Kodjo du Mouvement patriotique pour la démocratie et le développement (MPDD), Jean-Pierre Fabre de l’Alliance nationale pour le changement (ANC), Aimé Tchabouré Gogué de l’Alliance des démocrates pour le développement intégral (ADDI), Mouhamed Tchassona Traoré du Mouvement citoyen pour la démocratie et le développement (MCD), Komi Wolou du Parti socialiste pour le renouveau (PSR) et Georges William Assiongbon Kuessan du parti Santé du peuple.

Depuis le coup d’envoi de la campagne électorale qui va durer deux semaines, des affiches géantes du chef de l’Etat et de l’ancien chef de file de l’opposition, Jean-Pierre Fabre de l’Alliance nationale pour le changement (ANC), étaient visibles dans le centre-ville et les principales artères de la capitale. On peut y lire: “Croire en notre futur, Allons-y Faure” ou  “Jean Pierre Fabre, la force du courage et de la détermination”.

Dans une adresse, le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), Tchambakou Ayassor, a rappelé  mercredi soir aux candidats que “sont interdits: les dons et libéralité en argent ou en nature à des fins de propagande pour influencer ou tenter d’influencer le vote” pour ce scrutin à deux tours.

Pour sa part, le ministre de la sécurité, le général Yark Damehame, a mis en garde les éventuels fauteurs de trouble. Quand on sait que  le pays a été secoué par de nombreuses manifestations populaires pour exiger une alternance politique à la tête du pays.

Transparence

Dans une déclaration commune publiée mardi, les évêques du Togo ont appelé les autorités  à organiser une élection présidentielle “transparente”. L’Eglise exhorte ainsi toutes les institutions impliquées dans le processus électoral à “assumer leur rôle dans la transparence, la justice, la vérité et le respect de la mission qui leur est assignée, afin que cette élection ne soit émaillée ni de fraudes, ni d’aucune violence”.

Les évêques recommandent  par ailleurs aux électeurs de porter “en toute liberté de conscience leur choix sur celui qui à leurs yeux, paraît plus apte à conduire la destinée de notre pays”.

Cependant,  ils “demandent aux membres du clergé d’éviter d’apporter leur appui, ou de désavouer des candidats au cours des célébrations eucharistiques”.

Accréditation

Les  évêques fustigent le refus des autorités d’accréditer le Conseil épiscopal justice et paix en tant qu’observateur électoral. La demande introduite par l’Eglise catholique a été rejetée par  le ministre de l’Administration territoriale, Payadowa Boukpessi en janvier dernier. La raison?  “les positions partisanes  de l’Eglise sur la situation politique” au Togo.

“Nous n’avons jamais adopté de position partisane ou contre des partis politiques, mais simplement appelé au respect de la justice et des valeurs démocratiques figurant dans la Constitution” ont répondu en cœur les membres du clergé catholique.

DW

Source : Togoweb.net