Cette semaine, Mgr Kpodzro a accompagné ce même candidat pour une tournée électorale à Togoville, à Vogan et ses environs.
Agbéyomé Kodjo est le candidat désigné par « Les Forces démocratiques », une coalition constituée de plusieurs partis de l’opposition et d’organisations de la société civile, à l’issue d’un processus conduit par Mgr Philippe Kpodzro, archevêque émérite de Lomé.
La désignation, le 31 décembre de Kodjo, président national du parti Mouvement patriotique pour la démocratie et le développement (Mpdd) et ancien premier ministre du Togo sous le président Gnassingbé Eyadéma comme candidat des « Forces démocratiques » est le résultat de plus de trois mois de tractations entre la coalition et l’archevêque émérite de Lomé.
Pendant de longs mois, les « Forces démocratiques » ont vainement appelé à la suspension du processus électoral et à un dialogue entre le pouvoir et l’opposition en vue de créer les conditions d’un scrutin transparent et crédible.
Un engagement politique qui suscite la controverse
À bientôt 89 ans, l’archevêque émérite de Lomé n’est pas en marge de la vie politique du pays qu’il connaît bien pour avoir joué un rôle important pour l’instauration de la démocratie. Du 1er juillet au 28 août 1991, Mgr Philippe Fanoko Kpodzro avait été invité à diriger la Conférence nationale dont le but était de résoudre la grave crise sociopolitique que traversait le pays sous le régime de Gnassingbé Eyadéma, père de l’actuel président. La direction du Haut-Commissariat de la République dont les travaux ont produit la Constitution togolaise de la quatrième république adoptée en 1992 lui avait ensuite été confiée.
Près de 30 ans plus tard, son engagement politique suscite la controverse. Samedi 1er février au cours d’une messe d’action de grâce en l’église saint Kisito de Doumasséssé, à Lomé, Mgr Kpodzro a remis le drapeau togolais au candidat Agbéyomé Kodjo qui se réclame désormais « de la dynamique Kpodzro », pour « la cause des affligés, les malades, les laissés pour compte ».
Un acte critiqué et qualifié d’« abusif » par plusieurs voix au sein de l’exécutif togolais. « Tout responsable politique ou religieux doit respect aux symboles de la République », a déclaré le président sortant, Faure Gnassingbé, candidat à sa propre succession, pour un quatrième mandat après 15 ans au pouvoir.
Mise au point de la Conférence épiscopale
Dans un communiqué publié le 4 juillet, la Conférence épiscopale togolaise s’est désolidarisée des actions et prises de position de l’archevêque émérite de Lomé. Dans ce texte, l’épiscopat togolais affirme qu’il n’est pas responsable de « messages qu’il n’a pas publiés » et que ses prises de paroles officielles se font « à travers les lettres pastorales, les messages, les déclarations et les communiqués signés par tous les évêques ou par le secrétaire général en leur nom. »
Joint par la Croix Africa, l’entourage du prélat assume cette affiche comme étant « une chose tout à fait normale ».
Source: La Croix Afrique
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Source : icilome.com