Présidentielle 2020 : L’Eglise catholique reprend de volée Boukpessi

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Dans un communiqué rendu public le lundi 03 février
2020, la Conférence des Evêques du Togo (CET) a 
vivement protesté contre le rejet par le Ministre de l’administration
territoriale, Payadowa Boukpessi de la demande d’accréditation pour
l’observation de l’élection présidentielle introduite par le Conseil Episcopal
Justice et Paix (CEJP). Dans sa sortie, la CET rejette en bloc les motifs
avancés par Payadowa Boukpessi.

Le
20 janvier dernier, dans une note adressée à la CET dont le CEJP est issu, le
Ministre de l’administration territoriale a indiqué que la CET, a pris
«clairement des positions partisanes sur la situation politique» du pays. Le
ministre argue notamment du refus des organes de l’Eglise de communiquer leurs
sources de financement. Ce qui est selon lui «la preuve que cette opération
(d’observation électorale) est téléguidée par une ou plusieurs organisations
que vous ne voulez pas dévoiler, pour des raisons que nous ignorons».

Des
arguments que la CET rejette en bloc dans son communiqué. « Au sujet de la
demande d’observation électorale présentée à la CENI par le Conseil Épiscopal
Justice et Paix, les Évêques tiennent à rappeler qu’il s’agit non seulement
d’un droit reconnu par la constitution, mais aussi d’une mission ordinaire de
toute Commission Justice et Paix rappelée par le Pape Benoît XVI dans
l’exhortation apostolique « Africae Murus n° 23 » ». Un tel droit ayant été
exercé à maintes reprises, dans le passé par ledit Conseil Épiscopal, les
évêques récusent les allégations avancées par le ministre de l’Administration,
accusant le Conseil Épiscopal Justice et Paix de collision avec des partis
politiques de la place et de tirer ses financements de sources occultes.

 Concernant les allégations de «
financements obscurs », la CET a indiqué que « le Ministre de l’Administration
Territoriale avait bien reçu le rapport d’activités du Conseil Justice et Paix
où figurait un bilan clair de ses financements ». A cet effet, la CET considère
les propos de Boukpessi comme « une insulte » adressée à l’Église. Pour
elle,  « les vraies raisons sont
certainement à rechercher à ailleurs».

Il
nous souvient qu’en décembre 2018, à l’occasion des élections législatives,
Payadowa Boukpessi avait opposé un premier refus à la requête de la CEJP,
d’envoyer 3’000 observateurs. Il avait invoqué des «financements douteux» dont
bénéficierait l’organisation. La Conférence épiscopale du Togo (CET) avait
alors démenti ces allégations, rappelant que ses missions sont «dictées par la
fidélité à l’évangile et la recherche du bien commun».

Et
c’est pour éviter une telle situation qu’une délégation du Conseil Episcopal
Paix et justice avait, en décembre 2019, rencontré les membres de la Commission
Electorale Nationale Indépendante (CENI) pour s’imprégner des motifs ayant
motivés le rejet de sa demande d’observation des élections législatives. Au
terme de la rencontre, la CEJP croyait « qu’il n’y avait pas une mauvaise
intention » de rejet de sa demande et parlait plutôt d’un
« malentendu ».

Aujourd’hui,
il se dégage que le pouvoir de Lomé veut éloigner de cette élection
présidentielle, les yeux curieux qui pourraient dénicher le vrai du faux et
surtout dire la vérité sur les faits observés. Il se dit que de toutes les
missions d’observations qui s’annoncent, celle de la CEPJ est l’une des rares
qui disposent de ressources humaines et financières conséquentes pour une
observation impartiale.
Ainsi, il s’agit clairement de
refuser le droit à la CEJP de dire la vérité sur un processus que certains
observateurs qualifient déjà de « vicié ».

Le refus au CEJP et le non intérêt de l’UE pour envoyer une mission d’observation sous-entend que les conditions sont réunies pour qu’on assiste à un scrutin dont les résultats sont déjà programmés. Aux candidats de l’opposition qui participent à cette élection de tirer toutes les leçons de ce qui s’annonce comme une mascarade électorale.

source : fraternité

Source : TogoActu24.com