Présidentielle 2020 : De quoi Faure a-t-il peur?

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À cinq (05) semaines du premier tour de la Présidentielle
de 202, prévu le 22 février prochain, tout se prépare pour un rendez-vous
réussi, selon les aspirations. L’avènement de l’alternance, pour les Forces
démocratiques, et la continuité avec Faure, pour le Pouvoir. Si du côté de
l’opposition on veut croire à la réussite d’une énième tentative, les vuvuzelas
du pouvoir eux clament déjà un quatrième mandat acquis avant la compétition.
Pourtant certains faits et gestes observés ces derniers temps montrent plutôt
que la confiance est plus apparente que réelle.

Les dés jetés

Les togolais sont désormais situés depuis une semaine déjà. La
Présidentielle de cette année pour laquelle ont candidaté 09 concurrents dont
le Président sortant qui rempile pour un quatrième mandat, est à l’image d’un
véritable rendez-vous référendaire. Un scrutin au travers duquel les Togolais,
dans les conditions de transparence, doivent répondre s’ils optent pour le
changement ou la continuité. Mais avant, tout observateur avisé saura connaître
les résultats, au regard de la triste réalité des 54 ans de gouvernance du
régime togolais qui, finalement et malheureusement, fait du togolais, un
étranger malgré lui, dans son propre pays.

Politique de favoritisme

Qu’à cela ne tienne, en attendant le 22 février, et comme nous
l’avions annoncé dans notre parution n°342, les 13 jours consacrant la période
du dépôt des candidatures ont vraiment été décisifs et ont permis de mettre à
nu, la politique de favoritisme de Faure Gnassingbé. En effet, c’est avec
grande surprise que l’on a constaté des absents dans la course. Des absences
qui suscitent curiosité et réflexions. Il s’agit notamment, d’une part,
de
l’Union des forces de changement (Ufc), pourtant première formation politique
de l’opposition, dans la configuration actuelle, qui se résout à une consigne
de vote.

Et de l’autre, du Net qui se retire à quelques heures de la
clôture du dépôt des candidatures,
alors que le congrès de ce parti
allié du pouvoir a très tôt et formellement investi son président Gerry Taama
comme candidat. Et à propos, cela ne peut en être autrement quand on sait
que l’ancien pensionnaire de Saint Cyr, devenu acteur politique fabriqué de
toute pièce par le pouvoir de Lomé, pour avoir grignoté du terrain dans la
sphère politique nationale, avec l’aide du régime, a fini par piquer la grosse
tête et se la joue trop depuis un temps. Aujourd’hui, c’est  clair que Gerry Taama est victime de sa
propension qui a fini par agacer son bienfaiteur, au point de le stopper
‘‘Net’’ dans son élan.
Et c’est bien fait d’ailleurs pour le natif de Siou
qui, se voit retirer, de façon, stratégique, les acquis de son métayage
politique, qu’est son occupation du terrain finalement en faveur de Unir.

A cette allure, il est à craindre même une disparition prochaine
de ce parti appendice du pouvoir, vu que ce dernier, comme toujours, fidèle à
ses habitudes, finit par tourner le dos à ses partenaires stratégiques. En
cerise, il finit par les remercier en monnaie de singe, après avoir tiré
l’essentiel d’eux. Le cas de l’Ufc réduite aujourd’hui en parti pacotille, vidé
de sa substance politique et incapable de mobiliser  la moindre foule, en est illustrateur. La
probabilité reste encore forte quand on sait surtout que Unir, en lieu et
place, érige aujourd’hui en partenaires stratégiques, les indépendants et des
partis de l’acabit du Mrc de AbassKaboua et consorts.

De quoi Faure a-t-il peur ?

Aujourd’hui, les petits plats mis dans les grands, la question
fondamentale qui convient de se poser est de savoir de quoi Faure a-t-il peur
finalement. En effet, c’est avec stupéfaction que l’on constate une sorte de
torture psychologique infligée aux populations avec une forte présence
militaire dans les villes du pays, de Lomé à Dapaong en passant par Kpalimé,
Sokode et autre Bafilo et Soudou où les militants du Pnp sont pourchassés,
matraqués ces derniers jours, et d’autres arrêtés, au point où des informations
font même cas de mort et des blessés par bastonnades.

Toutes ces agitations avec l’exhibition de l’armée et de l’arsenal
militaire à tout coin de rue, depuis l’investiture de Faure, remettent au goût
du jour, la question sus-posée «de quoi le pouvoir a-t-il si peur?», surtout à
l’heure même où l’on a tout fait pour réduire le Pnp ainsi que d’autres forces
contestataires au silence.

Le clou a été les images choisies pour la chaine france24 sur l’investiture du 07 janvier dernier. Des hommes en treillis qui applaudissent à rompre les phalanges le Prince pour son « oui» pour un quatrième mandat.  Et c’est à juste titre que cela nous conforte dans nos soupçons d’un possible coup politique ou surprise à attendre de la Cour Constitutionnelle qui n’est pas loin d’exclure de la course, un ou des candidats qui font aujourd’hui le plus peur au pouvoir. Et avant même qu’on ne s’ouvre la campagne électorale, voilà le Prince sur les terrains de foot, devant des riziculteurs cotonculteurs et autres pour réclamer leur confiance pour un nouveau mandat. Tout compte fait la succession des actes prouvent à suffisance que, malgré l’assurance apparente affichée, le pouvoir de Lomé est loin, mais alors bien loin de respirer la sérénité.

source : Fraternité

Source : TogoActu24.com